Après des années d’euphorie post-Covid, le marché immobilier traverse une période d’instabilité. Les ventes de logements anciens sont en chute libre, reflétant les incertitudes économiques et les difficultés d’accès au crédit. Alors que la FNAIM prévoit une amélioration modeste en 2025, les défis structurels du secteur demeurent.
En 2024, seulement 750 000 ventes de logements anciens ont été enregistrées, selon le Conseil supérieur du notariat. Ce chiffre contraste fortement avec les 1,2 million de transactions réalisées en 2021, année record pour le marché. Cette baisse s’inscrit dans une tendance amorcée en 2022, alors que l’euphorie immobilière post-pandémie s’estompe.
Les raisons de ce recul sont multiples. Les taux d’intérêt, bien qu’en légère décrue depuis fin 2024, restent à un niveau élevé par rapport aux standards historiques. Par ailleurs, l’instabilité politique, marquée par la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024, a refroidi les projets d’investissement des ménages.
Les effets de cette crise immobilière varient selon les régions. En 2024, des départements comme la Gironde ou les Pyrénées-Orientales ont vu leurs ventes chuter de plus de 20 %, tandis que d’autres zones, notamment dans le nord de la France, ont mieux résisté. L’Île-de-France, malgré sa relative résilience, n’échappe pas à la tendance, avec des baisses significatives des transactions.
Vers une reprise modérée en 2025 ?
La FNAIM entrevoit toutefois des signes positifs pour 2025. Les prévisions indiquent une hausse des transactions d’environ 6 %, atteignant 825 000 ventes, comme le relaye Empruntis. Les taux d’intérêt, qui devraient se stabiliser autour de 3 %, offriront un léger répit aux acheteurs, améliorant leur pouvoir d’achat immobilier.
Toutefois, cette reprise reste fragile. La chute de la construction neuve et le manque de logements disponibles constituent des freins importants. De plus, les tensions économiques globales et la prudence des ménages limitent les perspectives de croissance rapide.
Des solutions nécessaires pour soutenir le marché immobilier
Pour transformer ces projections en réalité, la FNAIM appelle à des mesures concrètes. Une baisse des charges fiscales, un allègement des contraintes pour les propriétaires bailleurs et un soutien accru à la rénovation énergétique figurent parmi les priorités. Loïc Cantin, président de la FNAIM, insiste sur la nécessité d’une stratégie politique claire pour redynamiser le secteur.
Si 2025 pourrait marquer un tournant, seule une approche globale et concertée permettra au marché immobilier de retrouver sa vigueur d’antan, dans un contexte où le logement reste un enjeu central pour les Français.