La Tunisie traverse une crise multidimensionnelle aiguë. Le pays est paralysé sur le plan politique. L’opposition accuse le Président Kaïs Saïed d’avoir verrouillé le pays. Sur le plan économique également, depuis la crise sanitaire qui a notamment impacté le secteur du tourisme, le pays vit de grandes difficultés. L’économie tunisienne s’est effondrée dans une conjoncture mondiale difficile. Une situation de crise qui a incité l’Union européenne à intervenir.
La Tunisie a besoin d’aide. Les institutions internationales ne se bousculent pas pour aider ce pays pour plusieurs raisons. Les déclarations du président Kaïs Saïed sur les migrants ont freiné les ardeurs de ces institutions qui ont vivement réagi à ce qui est considéré comme « des appels à la haine ». Dans cette conjoncture où le pays s’est retrouvé isolé sur le plan international, l’Union européenne, sous l’impulsion de l’Italie, vient à sa rescousse.
En effet, cette institution envisage de lui octroyer une aide d’un milliard d’euros. Ce soutien financier est destiné à développer une économie tunisienne au bord de la faillite. Elle a également comme objectif de redresser les finances publiques de ce pays et faire face à sa crise migratoire.
L’Union européenne conditionne son aide à la Tunisie
C’est ce qu’a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en visite dans le pays le 11 juin. Cette responsable au sein de l’Union européenne a indiqué que 900 millions d’euros d’aide macro financière et 150 millions d’euros d’aide budgétaire immédiate pourraient être débloqués. Cependant, cette aide est conditionnée par la signature d’un accord entre la Tunisie et l’institution européenne. Sur les détails de l’accord, la responsable de l’Union européenne a été silencieuse. Les clauses de cet accord ne sont donc pas rendues publiques pour l’instant.
Ursula von der Leyen a également révélé que l’Union européenne apporterait, dans l’année, 100 millions d’euros pour la surveillance des frontières, la recherche et le sauvetage, les opérations de lutte contre la contrebande et les opérations de retour des migrants. Des opérations « fondées sur le respect des droits de l’Homme », affirme cette responsable. Il faut rappeler que l’Union européenne et la Tunisie ont jusque-là échoué à trouver un terrain d’entente, en raison du désaccord sur la question des droits de l’Homme.
L’Union européenne avait également conditionné son soutien économique par un accord entre Tunis et le Fonds monétaire international sur un nouveau prêt. Cependant, entre le FMI et la Tunisie, le fossé s’est élargi en raison du refus de cette dernière de réduire ses prestations sociales, mais aussi de son rejet de la restructuration des entreprises publiques.
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