Le secteur de l’immobilier neuf traverse une crise sans précédent, avec un effondrement des constructions et une vague de faillites qui menace l’ensemble de la filière. Selon une étude de BPCE l’Observatoire, 14 740 entreprises ont fait faillite en 2024, entraînant la suppression de plus de 45 000 emplois. La Fédération Française du Bâtiment (FFB) estime que si cette tendance se poursuit, 100 000 postes pourraient disparaître d’ici fin 2025.
En deux ans, le nombre de permis de construire accordés et de nouveaux chantiers a chuté de plus de 30 %, entraînant un ralentissement massif de l’activité. Cette crise, aggravée par l’envolée des coûts de construction et des taux d’emprunt, touche en premier lieu les promoteurs et les constructeurs de maisons individuelles, dont 1 554 ont cessé leur activité en 2024.
Le marché des maisons individuelles a été divisé par deux en seulement deux ans, forçant de nombreuses entreprises à licencier. La situation est particulièrement préoccupante dans le secteur de la promotion immobilière, où près de 700 entreprises ont déposé le bilan en 2024. Les grands promoteurs ne sont pas épargnés : Nexity a supprimé 500 postes, dont 275 licenciements, Bouygues Immobilier a réduit ses effectifs de 225 personnes, et Vinci Immobilier a supprimé entre 140 et 150 postes.
Un effet domino sur toute la filière de l’immobilier
Cette crise ne se limite pas aux promoteurs. Les sous-traitants, artisans, architectes et entreprises de gros œuvre subissent de plein fouet cette chute d’activité. Faute de nouveaux projets, les architectes voient leurs missions suspendues, entraînant des licenciements et des mises en redressement judiciaire, surtout pour les petites structures dépendantes du logement privé.
Les entreprises de maçonnerie et de gros œuvre, premières à intervenir sur un chantier, constatent une baisse de 15 % de leur activité, un chiffre qui devrait encore s’aggraver en 2025. De plus en plus de villes voient leurs grues immobilisées, signe d’un marché en panne. Les artisans, autrefois sollicités par les grandes entreprises du bâtiment, reçoivent de moins en moins de commandes et voient leurs carnets se vider.
L’intérim et l’emploi en chute libre
Le secteur du travail temporaire est lui aussi fortement impacté. Le nombre de travailleurs intérimaires dans le bâtiment a baissé de 5 à 10 % selon les mois en 2024, avec un pic de -12,1 % en mai, selon Prism’Emploi, la fédération du secteur.
La situation inquiète l’ensemble des acteurs, qui redoutent une reprise très lente du marché. Selon Christophe Possémé, président de la branche maçonnerie de la FFB, le bâtiment est un secteur «très long à s’arrêter et tout aussi long à reprendre», a-t-il déclaré à BFMTV. Si aucune mesure de relance n’est prise, l’année 2025 pourrait être encore plus difficile, menaçant toujours plus d’emplois et d’entreprises.
Que nos fonctionnaires stop toute ses nouvelles normes qui alourdise la facture………