Malgré la baisse des taux de crédit bancaires, le secteur de l’immobilier s’enfonce dans la crise. Baisse du volume des transactions, généralisation de la baisse des prix et professionnels du secteur en difficulté. La Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) tire la sonnette d’alarme et propose quelques pistes pour sortir de la crise.
La crise s’installe dans le secteur de l’immobilier malgré la baisse des taux de crédit bancaires. À la fin du premier semestre de l’année 2024, la situation est plus que jamais inquiétante. Le volume des transactions immobilières ne finit pas de se contracter. Avec seulement 822 000 ventes effectuées sur les 12 derniers mois, contre 869 000 en décembre 2023, les transactions immobilières enregistraient une baisse de 23% à mars 2024. Ce recul indique, par ailleurs, qu’un plancher d’environ 800 000 transactions devrait être atteint sur toute l’année en cours.
La crise de l’immobilier se ressent aussi sur les prix, qui ont accusé la plus forte baisse de ces 15 dernières années. Alors qu’il ne concernait que les grandes villes, notamment la région parisienne, ce recul des prix, de 3,8% en moyenne nationale, s’étend à toutes les régions de France. La baisse des prix de l’immobilier la plus importante est enregistrée à Paris, avec 7,7 % en un an et 14 % depuis la crise sanitaire. Une étude de la Fédération nationale de l’immobilier indique que le recul du secteur immobilier pourrait, selon les taux d’intérêt appliqués, se situer entre 5 et 7 % cette année.
La crise du secteur de l'immobilier contraint les professionnels à chercher des solutions alternatives pour s’en sortir, mais beaucoup n’y ont pas survécu. Une agence immobilière sur 24 et un administrateur de biens sur 110 ont dû mettre la clé sous le porte durant les 12 derniers mois.
Quelles solutions pour sortir de la crise immobilière ?
En mars 2024, les taux de crédit immobilier ont reculé pour atteindre 3,94% (4,11 % en février), mais le montant total des nouveaux prêts octroyés continue de chuter, selon la Banque de France, qui a précisé que les nouveaux crédits à l’habitat, hors renégociation, ont enregistré un niveau très bas, avec seulement 6,7 milliards d’euros. Devant cette situation, la FNAIM, qui tire la sonnette d’alarme, propose des solutions pour sortir le secteur de cette crise.
Une batterie de recommandations est mise en avant pour redynamiser le secteur via des mesures visant à restaurer la confiance entre les acteurs du marché. Pour la FNAIM, la solution pourrait venir de la réactivation de la portabilité des prêts, ainsi que de la suspension expérimentale des normes du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Le gouvernement pourrait aussi mettre en place des dispositifs fiscaux incitatifs pour l’investissement locatif ou encore la création de contrats de vente, où seraient intégrés les travaux de rénovation énergétique, selon la même fédération.