Après plusieurs mois de baisse, les taux de crédit immobilier repartent à la hausse dans certaines banques. En cause, la remontée des Obligations Assimilables du Trésor (OAT), qui influence directement les conditions d’emprunt. Une tendance qui pourrait compromettre les prévisions optimistes des emprunteurs.
Début janvier 2025, les emprunteurs espéraient une baisse durable des taux, après une année de recul progressif. Selon Meilleurtaux, il était possible d’obtenir un prêt à 3,25 % sur 20 ans, contre 4,3 % un an plus tôt. Certains experts misaient même sur des taux à 3 % d’ici la fin du premier trimestre.
Mais cet optimisme a été de courte durée. La cause principale de ce revirement est la remontée des taux OAT 10 ans, qui servent de référence aux banques pour fixer leurs taux de crédit immobilier. Après avoir frôlé les 3 % en décembre, ces obligations atteignent désormais 3,35 % fin janvier, et ont même dépassé 3,50 % au cours du mois.
Les premières hausses dans certaines banques
Face à cette évolution, plusieurs banques ont commencé à ajuster leurs barèmes. Une grande banque nationale a augmenté ses taux de 0,05 % sur certains profils, tandis qu’une autre a appliqué une hausse de 0,1 % pour tous les emprunteurs.
D’après Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux, ce sont les banques les plus compétitives qui ajustent leurs taux en premier. « Ce sont les banques qui étaient les mieux disantes qui ont besoin de faire une pause ou de remonter un peu leurs taux, alors que celles qui sont à 3,60% ont encore un peu de marge ».
Un équilibre fragile entre finance et commerce
Malgré cette hausse, les emprunteurs bénéficient encore d’un certain équilibre. Vousfinancer rappelle que dans une banque, deux services influencent les taux : le service financier, qui optimise la rentabilité, et le service commercial, qui cherche à attirer de nouveaux clients.
Pour l’instant, l’aspect commercial prime, ce qui pousse les banques à rogner sur leurs marges pour rester attractives. Cependant, cette stratégie a ses limites. Si les OAT continuent d’augmenter, il sera difficile pour les banques de maintenir des taux bas sans affecter leur rentabilité.
Vers une hausse généralisée des taux de crédit immobilier ?
L’évolution des prochaines semaines sera décisive. Selon Olivier Lendrevie, fondateur de MoneySmart, « si l’OAT reste à ce niveau, d’ici le printemps, le taux de crédit moyen pourrait revenir à 3,70 % ou 3,80 % », rapporte Money Vox. Un scénario bien loin des 3 % espérés par les emprunteurs il y a encore quelques semaines.
Si cette tendance se confirme, l’accès au crédit immobilier pourrait de nouveau se compliquer, après une courte période d’éclaircie. Les emprunteurs souhaitant bénéficier des taux actuels ont donc tout intérêt à finaliser rapidement leur projet avant une éventuelle hausse plus généralisée dans les mois à venir.