Lors de l’achat d’un bien, le choix de la durée de remboursement du crédit immobilier est une décision majeure. Il impacte directement le coût total du prêt, les taux d’intérêt, les mensualités et l’assurance emprunteur. Opter pour un crédit sur 15, 20 ou 25 ans implique des compromis entre le coût global et la gestion budgétaire.
Plus la durée de remboursement est longue, plus le coût total du crédit augmente. Cela s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, les taux d’intérêt sont plus élevés pour les prêts de longue durée. Si l’écart entre un crédit sur 15 ans et un autre sur 25 ans reste relativement faible, entre 0,10 et 0,20 point, l’effet cumulé sur les intérêts payés est considérable.
Ensuite, les emprunteurs qui choisissent une durée plus longue paient davantage d’intérêts sur la durée totale du prêt. Un crédit immobilier étalé sur 25 ans coûte nettement plus cher qu’un prêt sur 15 ans, même si les mensualités sont plus faibles.
L’assurance emprunteur, un facteur à ne pas négliger pour contracter un crédit immobilier
Un autre élément important à prendre en compte est l’assurance emprunteur. Cette assurance, exigée par les banques, représente un coût supplémentaire qui s’accumule au fil des années. Plus la durée du prêt est longue, plus le montant total de cette assurance augmente. Sur une période de 25 ans, la différence peut représenter plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’euros supplémentaires.
Les emprunteurs ont donc intérêt à choisir la durée de remboursement la plus courte possible pour limiter ce surcoût. Toutefois, cela dépend de leur capacité d’endettement et du montant des mensualités qu’ils peuvent assumer.
Un choix conditionné par la capacité d’endettement
Depuis 2021, le taux d’endettement maximal est fixé à 35 % comme le précise Service-public.fr, ce qui limite la flexibilité des emprunteurs. Ce plafond signifie que les banques ne peuvent pas accorder de prêt si les mensualités dépassent ce seuil par rapport aux revenus.
Un emprunt de 200 000 € sur 15 ans entraîne une mensualité de 1 448 €, nécessitant un revenu d’au moins 4 300 € par mois. En revanche, le même crédit étalé sur 25 ans implique une mensualité de 1 034 €, nécessitant un revenu de 3 000 €. Une durée plus longue permet donc d’accéder à un crédit avec des revenus plus modestes, mais au prix d’un coût total plus élevé.
Pas de durée idéale, mais un choix adapté à chaque situation
Selon Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux, interrogée par Ouest France, il n’existe pas de durée de financement parfaite, car tout dépend du profil de l’emprunteur et de son projet. Pour les jeunes emprunteurs, un crédit plus long permet de réduire les mensualités et de conserver une épargne disponible. En revanche, pour ceux qui ont des revenus confortables, opter pour une durée plus courte réduit le coût total et permet de se libérer plus vite du prêt.
Un autre facteur entre en jeu : les emprunteurs qui remboursent leur crédit avant 65 ans et pour un montant inférieur à 200 000 € par personne peuvent éviter le questionnaire de santé imposé pour l’assurance. Ce critère peut inciter certains à choisir un prêt plus court pour bénéficier de conditions plus favorables.
Le choix entre un crédit sur 15, 20 ou 25 ans repose donc sur un équilibre entre le coût total du prêt et la capacité de remboursement. Un prêt plus court est financièrement plus avantageux, mais un prêt plus long offre plus de flexibilité dans la gestion du budget mensuel.
Avant de prendre une décision, il est recommandé de simuler plusieurs scénarios et d’évaluer les conséquences sur les finances personnelles.