Après plusieurs mois d’attente, une éclaircie apparaît sur le marché du crédit immobilier. En ce mois de novembre, plusieurs grandes banques ont décidé de réduire leurs taux de prêt, parfois jusqu’à –0,20 point, rompant ainsi avec la période de stagnation observée depuis le printemps.
Cette évolution pourrait redonner confiance à de nombreux acheteurs dont les projets étaient en pause face à des conditions d’emprunt trop élevées. Les courtiers confirment ce changement de cap : certaines banques mutualistes ont abaissé leurs taux de 0,05 à 0,10 point, tandis qu’une grande enseigne nationale applique désormais une baisse variable entre 0,07 et 0,20 point, selon les revenus des emprunteurs, rapporte Capital.
Ces ajustements, modestes mais significatifs, marquent la volonté du secteur de relancer la demande avant la fin de l’année. Aujourd’hui, les taux moyens ressortent à 3,15 % sur 15 ans, 3,26 % sur 20 ans et 3,34 % sur 25 ans, selon les chiffres communiqués par Pretto. À titre de comparaison, ils dépassaient encore les 4 % fin 2023, au plus fort du resserrement monétaire européen.
Des baisses stratégiques pour préparer 2026
Si les banques se montrent plus souples, ce n’est pas seulement pour accompagner les ménages. Elles cherchent aussi à préparer dès maintenant leur activité de crédit pour 2026.
Les prêts signés en fin d’année seront en effet comptabilisés dans la production de l’an prochain, un détail comptable qui pousse plusieurs établissements à reprendre l’offensive commerciale.
L’objectif est clair : reconquérir des clients après un an et demi de ralentissement marqué du marché immobilier. Même si l’économie française traverse une phase d’incertitude, les banques veulent démontrer qu’elles restent ouvertes et prêtes à financer. Certaines maintiennent leurs taux stables, d’autres proposent des conditions bonifiées pour les meilleurs profils, mais toutes veulent relancer la machine du crédit.
Sur le plan économique, la baisse reste possible grâce à la stabilité du rendement de l’OAT à 10 ans, l’un des indicateurs clés utilisés pour fixer les taux des prêts immobiliers. Resté proche de 3,4 %, ce niveau offre aux banques une marge suffisante pour revoir légèrement leurs conditions sans compromettre leurs marges.
Les experts observent également une évolution dans la stratégie commerciale : les établissements bancaires ne cherchent plus seulement à vendre des crédits, mais à séduire de nouveaux clients, notamment les jeunes actifs et les primo-accédants. Cette approche, centrée sur la fidélisation à long terme, explique la reprise des offres attractives à l’automne.
Vers un regain d’activité sur le marché immobilier ?
Cette détente, même modeste, pourrait bien changer la donne pour les ménages hésitant encore à franchir le pas de l’achat. En réduisant légèrement le coût de l’emprunt, les banques redonnent une bouffée d’air à un marché en attente de reprise.
Les professionnels espèrent que cette tendance se prolongera en 2026, permettant une stabilisation durable des taux autour de 3 %. En clair, après des mois d’immobilisme, le crédit se remet en mouvement. Et pour les futurs acheteurs, cette respiration arrive à point nommé








