C’est une grande première depuis l’été 2021 ! Les taux de crédit immobilier n’ont enregistré aucune hausse en ce mois de décembre. Les banques, dans leur majeure partie, ont opté au maintien du taux prévalant, alors que certaines ont carrément procédé à leur baisse.
Ainsi, la plupart des grilles des taux affichent une stabilité marquante, pendant que d’autres ont carrément osé le grand numéro de charme avec des baisses de 0,10 à 0,20 point. « Une banque nationale, de retour sur le marché depuis septembre et qui avait baissé ses taux de 0,20 point en novembre, les a même rebaissé de 0,10 point. Le mouvement de remontée des taux semble donc toucher à sa fin ! », s’exclame avec enthousiasme Vousfinancer, qui relève dans son point sur le mois la stabilité des taux à 4 % sur 15 ans, 4,2 % sur 20 ans et 4,50 % sur 25 ans.
« En décembre, la stabilisation des taux de crédit qui semblait se dessiner en novembre se confirme avec la plupart des barèmes reçus stables et même en baisse pour certains ! On sent une évolution positive dans la politique commerciale des banques : la plupart veulent se repositionner en proposant des taux plus attractifs, même si encore élevés, après être sorties du marché en raison des taux très élevés qu’elles proposaient… Ce n’est qu’un début de tendance, mais c’est très positif : un mois sans aucune hausse de taux, c’est du jamais vu depuis l’été 2021 ! », commente Sandrine Allonier, porte-parole du courtier.
Le signal positif du HCSF
Revenant, pour sa part, sur les récents réajustements retenus par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), Julie Bachet, Directrice générale de Vousfinancer, explique qu’elle y voit certes un signal positif, mais pas pour autant une révolution. « La bonne nouvelle est qu’après plusieurs mois d’alerte, le HCSF prend enfin acte des difficultés du marché auxquelles nous sommes confrontés depuis début 2022 ! Les mesures annoncées, notamment concernant l’allongement de la durée des prêts via un différé en cas de travaux, mais aussi la non prise en compte des intérêts des prêts-relais dans le calcul de l’endettement, sont déjà en place dans certaines banques, ce n’est donc pas une révolution, mais cela reste un signal positif donné aux futurs emprunteurs sur une amélioration des conditions d’emprunt, qui peut peut-être limiter le phénomène d’auto-censure ou d’attentisme que l’on constate depuis plusieurs mois », détaille-t-elle.
Les investisseurs, les grands oubliés des ajustements
Décryptant plus en profondeur les ajustements du HCSF et leurs impacts attendus, Sandrine Allonier trouve que le ciblage semble bon. « D’un côté, les primo-accédants : beaucoup de jeunes acquéreurs se tournent vers des biens avec travaux, voire des passoires thermiques dont les prix sont ceux qui ont le plus baissé, avec en outre des banques qui veulent de plus en plus inclure les travaux dans le prêt afin de valoriser le bien en cas de revente. De l’autre côté, les secundo-accédants : les aider à déménager pour acheter plus grand en facilitant l’octroi de crédit relais peut permettre une meilleure rotation des biens et de libérer des petites surfaces pour les primo-accédants qui, en restant locataires, créent des tensions sur le marché locatif ! Finalement, les grands oubliés de ces ajustements sont les investisseurs, qui, espérons-le, pourront au moins bénéficier plus facilement de la marge de flexibilité des banques… », fait-elle remarquer.
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