Crédit immobilier : pourquoi la baisse des taux pourrait marquer une pause ?

La baisse des taux du crédit immobilier pourrait ralentir début 2025 en raison de la hausse du taux de l’OAT à 10 ans, liée aux incertitudes sur la dette française et aux tensions internationales. Bien que les banques cherchent à maintenir des offres attractives, la volatilité des marchés obligataires pourrait peser sur les emprunteurs.

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une main qui tient le symbole du pourcentage, disposé devant une maison miniature pour évoquer les taux de crédit immobilier
Crédit immobilier pourquoi la baisse des taux pourrait marquer une pause | Econostrum.info

La baisse des taux de crédit immobilier, amorcée depuis 2023, pourrait marquer une pause en ce début d’année 2025. L’envolée du taux de l’OAT (obligation assimilable du Trésor) à 10 ans, liée aux incertitudes sur la dette française, risque de ralentir cette dynamique. Explications.

En janvier 2025, les taux des crédits immobiliers continuent de baisser légèrement, atteignant en moyenne 3,30 % pour un emprunt sur 20 ans. Toutefois, les experts signalent une possible pause dans cette baisse. En cause, la hausse du taux de l’OAT à 10 ans, un indicateur clé pour les marchés financiers, qui avoisine les 3,5 %, son plus haut niveau depuis 2011. Ce taux reflète les conditions auxquelles la France emprunte sur le long terme et influence directement les taux d’intérêt pratiqués par les banques.

La dette française sous pression

Plusieurs facteurs expliquent cette flambée du taux de l’OAT. Les incertitudes liées à la situation politique, notamment l’absence de budget validé pour 2025, et les inquiétudes sur le déficit des retraites, alourdissent les perspectives économiques. L’écart entre les taux français et allemands s’élève désormais à 85 points de base, contre seulement 50 en milieu d’année 2024, un signe de la nervosité des investisseurs.

Par ailleurs, les tensions internationales, notamment la résurgence des politiques protectionnistes aux États-Unis, contribuent à maintenir une pression haussière sur les taux d’emprunt.

L’impact sur les taux de crédit immobilier

Le taux de l’OAT sert de référence pour la fixation des taux des crédits immobiliers. Les banques, en intégrant ce taux et une prime de risque, déterminent les conditions des prêts qu’elles proposent. Une hausse de 1 % de l’OAT se traduit généralement par une augmentation de 1,4 % des taux des crédits immobiliers. Cependant, les banques, soucieuses d’atteindre leurs objectifs commerciaux, pourraient ralentir cette transmission pour ne pas décourager les emprunteurs.

Malgré ce contexte, les experts restent optimistes quant à une stabilisation des taux. Selon Ludovic Huzieux, cofondateur d’Artémis Courtage, interrogé par Capital, les tensions sur la dette française pourraient se dissiper dans les mois à venir. Les banques, en quête de nouveaux clients, pourraient continuer à proposer des conditions attractives, bien que limitées par la volatilité du marché obligataire.

«Un taux de crédit immobilier moyen à seulement 3% au premier trimestre, cela peut arriver à condition que l’OAT ne continue pas à chauffer. », estime de son côté Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux à nos confrères de Capital.

Le marché immobilier, étroitement lié aux conditions de financement, reste donc à surveiller de près. Si la baisse des taux a permis une reprise de la capacité d’emprunt des ménages, les incertitudes économiques pourraient limiter cet élan. Les acheteurs devront s’adapter à un contexte financier en constante évolution.

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