Suite aux réclamations persistantes des institutions bancaires, le ministère de l’Économie et la Banque de France ont enfin accepté d’alléger les conditions d’octroi du crédit immobilier. Une décision qui permettra à davantage d’investisseurs de profiter du crédit bancaire dans le cadre de leur investissement immobilier.
Une modification à la marge des règles d’octroi de crédits
Après la réunion du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), il a été décidé que les critères principaux pour l’attribution d’un crédit immobilier demeureront inchangés. En effet, les conditions en vigueur depuis janvier 2022 ont été modifiées à la marge. En d’autres termes, la durée maximale des crédits, qui était de 25 ans, est maintenue, ainsi que le taux d’effort et le montant total des dépenses, qui est de 35 %. Ce qui va donc changer à l’avenir, c’est la marge de dérogation à ces règles dont bénéficient les organismes bancaires.
Cet allègement profite principalement aux investisseurs locatifs. Concrètement, les investissements locatifs ainsi que l’ensemble des crédits libres d’affection à tous types de produits immobiliers vont constater une augmentation de leurs parts de 20 à 30 %. « L’objectif est de pouvoir maintenir la distribution en volume, notamment des crédits qui ne sont pas affectés à la résidence principale », explique Bercy. Rappelons que le gouvernement avait annoncé, au mois de février, que le taux d’usure serait réévalué mensuellement et non pas tous les trois mois, comme c’était le cas auparavant. Cette nouvelle sera appliquée dès le 1ᵉʳ juillet 2023.
🚨 Décision du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) sur le crédit #immobilier : un chouïa de souplesse en plus pour les investisseurs et pour les banques. Bref, très peu de changement ! Le communiqué ici : https://t.co/bv45zB7Xtn #logement #credit pic.twitter.com/TRnpdpyWdv
— Pierre Chevillard (@PierreChevillar) June 13, 2023
Crédit immobilier : les banques dénoncent des conditions d’octroi « très sévères »
Face aux conditions d’obtention d’un crédit immobilier jugées sévères, beaucoup de banques se sont mises à réclamer depuis des semaines un assouplissement. Au mois de mai dernier, le DG du Crédit Mutuel Alliance fédéral, Daniel Baal, avait exprimé ses attentes au micro de BFM Business. « Nous espérons, nous banquiers, que le HCSF modifiera un peu ses règles, notamment pour permettre d’apporter notre contribution à celles et ceux qui veulent s’endetter pour acheter un logement pour le louer », avait-il souligné.
Une déclaration qui n’a pas manqué de susciter l’intérêt d’Agnès Benassy-Quéré, qui lui a répondu de façon indirecte. Selon la sous-gouvernante de la Banque centrale, la « faible rentabilité, notamment en zone tendue », représente un « frein » pour les prêts pour l’investissement locatif. Toujours selon la responsable, la « normalisation du crédit » serait une mesure bénéfique, à condition qu’elle puisse contribuer à « limiter le bourgeonnement de résidences secondaires et meublés touristiques ». Les avis sont donc mitigés à propos de cette nouvelle mesure.
S’agissant de l’état actuel du marché de l’immobilier, il est difficile d’avoir une idée précise au vu des bilans différents des acteurs du secteur. Ce qui est certain, c’est que le taux de crédit immobilier est en hausse depuis janvier 2022. Il est passé de 1,17% à 2,87% en mai 2023. Une progression considérable qui a eu un impact sur le coût du crédit, lui aussi en hausse. Aussi, le nombre de crédits immobiliers accordés est en baisse. Enfin, les prix des logements dans l’ancien sont en net recul pour la première fois depuis 2015, selon l’Insee.
Une réaction ? Laissez un commentaire
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.