Le crédit d'impôt pour les aides à domicile sème la discorde. Selon l'opposition, il s'agit d'un dispositif très onéreux qui manque d'efficacité, étant donné que la majeure partie du budget consacrée à cette aide ne bénéficie qu'aux aides ménagères à domicile.
Crédit d'impôt : 2,9 milliards d'euros consacrés aux services d'entretien à domicile
L'opposition dénonce donc une mauvaise répartition du crédit d'impôt entre les différentes aides qu'il couvre. Selon les statistiques du ministère de l'Économie, pas moins de 5,9 milliards d'euros ont été mis à la disposition de ce dispositif. Sauf que près de la moitié de ce budget, soit 2,9 milliards d'euros, est utilisée pour le financement des services d'entretien à domicile, alors que les travaux d'entretien du jardin n'en bénéficient que de 15%.
Ces chiffres mettent donc en lumière une forte disparité entre les besoins couverts par ce dispositif, qui sont pourtant tout aussi importants que l'entretien des logements. Par exemple, la garde d'enfants à domicile perçoit 7,7% du budget, tandis que la prise en charge des seniors et des handicapés ne représente que 16,9% du budget annuel, ce qui représente environ 1,1 milliard d'euros.
Face à un tel constat, l'opposition se pose des questions sur l'objectif réel de ce dispositif, notamment à l'heure où le gouvernement tente par tous les moyens de serrer l'étau sur les aides. Selon Christine Pirès Beaune, députée socialiste, ce système profite davantage aux ménages aux revenus confortables, qui sont plus disposés à engager des aides ménagères à domicile et des jardiniers.
Une proposition de réduction des dépenses liées à l'entretien du domicile
La parlementaire propose, dans ce cadre, de réduire le budget du crédit d'impôt consacré à l'entretien des maisons de 50 à 30%. Elle suggère également, à travers l'amendement déposé en septembre pour le projet de loi de finances de 2024, de fixer certaines conditions quant à l'octroi de cette aide. Selon elle, ce dispositif devrait être soumis à des conditions de revenus, ainsi qu'à une réduction de 10% des dépenses prises en charge.
Cette proposition n'a pas séduit la majorité. Selon le député Renaissance du Val-de-Marne, Mathieu Lefèvre, cette répartition du budget est justifiée par son avantage fiscal pour les classes moyennes. Le parlementaire a aussi tenu à rappeler, lors d'une entrevue avec le Parisien, que le crédit d'impôt a pour objectif de soutenir le travail légal.