Selon la Chambre nationale des commissaires de justice, 215 000 copropriétés françaises enregistrent aujourd’hui un taux d’impayés supérieur à 20 % de leur budget annuel. Un niveau préoccupant qui menace la viabilité de nombreux immeubles. Plusieurs dispositifs existent pourtant pour accompagner les copropriétaires confrontés à ces situations.
Le Fonds de solidarité pour le logement, présent dans chaque département, peut aider à couvrir les charges en retard. Son attribution dépend des critères locaux, certains départements exigeant par exemple que le demandeur perçoive la prime d’activité. Cette aide ne peut être sollicitée directement par l’usager. Elle doit passer par un travailleur social, ou par la Caisse d’allocations familiales pour les allocataires concernés.
Les salariés du secteur privé peuvent également recourir à Action Logement. Ce dispositif s’adresse aux personnes en CDI, en CDD de trois mois minimum ou en intérim avec au moins 600 heures travaillées sur les douze derniers mois. Il est ouvert en cas de baisse de revenus, qu’elle soit liée à une activité partielle, à un temps partiel imposé ou à la perte d’emploi d’un conjoint. Action Logement peut aussi proposer un prêt spécifique pour financer des travaux dans les copropriétés dégradées.
Une solution bancaire collective en cas d’impayés généralisés
Lorsque les charges impayées concernent plusieurs copropriétaires dans un même immeuble, le syndic peut proposer un emprunt bancaire collectif. Ce prêt peut être souscrit pour l’ensemble des copropriétaires, uniquement pour ceux qui en font la demande, ou pour ceux qui n’ont pas explicitement exprimé de refus. Il permet de financer les travaux votés en assemblée générale, comme la rénovation des toitures, des ascenseurs ou des façades. Il peut aussi couvrir les installations d’équipements communs, ou des travaux urgents liés à la sécurité ou à l’hygiène des lieux.
Des dispositifs d’aide pour les copropriétés encore trop peu connus
Outre le FSL et Action Logement, certains régimes de retraite complémentaire disposent aussi de fonds destinés à soutenir leurs affiliés en difficulté. Ces aides restent toutefois largement méconnues. Le manque de communication de la part des institutions, combiné à l’absence de conseil personnalisé, peut aboutir à des situations de blocage. Les propriétaires finissent parfois par ignorer les relances, faute de savoir qu’une solution existe.
La Chambre nationale des commissaires de justice souligne que les impayés ont des conséquences concrètes et rapides : retards de travaux, impossibilité de financer des réparations, et dans les cas les plus graves, perte de salubrité du logement. Une anticipation est donc essentielle pour éviter la spirale de la dégradation. Le recours à un travailleur social, à un conseiller juridique ou à son syndic permet d’agir avant que la situation ne se détériore.
Préserver l’équilibre financier d’une copropriété, c’est aussi préserver l’ensemble du parc immobilier collectif. Pour les ménages fragiles, il s’agit parfois de la seule garantie de rester dans un logement durable et correctement entretenu.