Après les changements annoncés concernant l’indemnisation des demandeurs d’emploi, les actifs pourraient, eux aussi, être concernés par le plan d’économies du gouvernement. Pour permettre à la Sécurité sociale d’engranger 2,5 milliards d’euros par an, les sénateurs ont adopté, mercredi 20 novembre, une mesure qui vise à faire travailler tous les actifs pendant sept heures de plus par an. Avec ce dispositif nommé « contribution de solidarité », l’objectif est donc de booster les finances de l’État.
Contribution de Solidarité : le Sénat vote pour les 7h de travail gratuites par an
Travailler gratuitement sept heures de plus par an, c'est le dispositif adopté par le Sénat mercredi. Cette « contribution de solidarité » n'est toutefois pas encore actée. Elle doit encore être examinée lors d'une commission mixte composée de sénateurs et députés.
Dès l'année prochaine, les règles d'indemnisation de nombreux chômeurs devraient changer, à commencer par les seniors. En effet, l'âge permettant de maintenir ses droits à l'assurance chômage jusqu'à la retraite à taux plein devrait passer de 62 à 64 ans. Les bornes d'âge permettant de bénéficier d'une indemnisation plus longue ont également été augmentées. Outre les seniors, les travailleurs frontaliers sont aussi concernés par la baisse des indemnités de chômage. Le projet d'accord des partenaires sociaux prévoit, en effet, l'application d'un coefficient aux droits à l'indemnisation.
Après les chômeurs, c'est au tour des actifs d'être mis à contribution. En effet, en 2025, le gouvernement doit réaliser 60 milliards d'économies. Sur ce montant, 2,5 milliards d'euros pourraient être engrangés via les travailleurs. Mercredi 20 novembre, les sénateurs ont voté en faveur d'une « contribution de solidarité ». En clair, ce dispositif vise à faire travailler gratuitement tous les actifs pendant sept heures supplémentaires par année. Une mesure choc visant à soulager les finances de la Sécurité sociale, mais qui pénalisera les travailleurs.
À 216 voix contre 119, le Sénat vient donc d'approuver cette « contribution de solidarité ». Pour rappel, les actifs sont déjà mis à contribution avec la journée de solidarité. Celle-ci sert à financer les actions en faveur de l'autonomie des personnes âgées et des handicapés. Avec la mesure adoptée par les sénateurs, le nombre de journées travaillées gratuitement devrait donc augmenter, ce qui n'enchante absolument pas les travailleurs : « Nous ne faisons pas cette proposition de gaîté de cœur », a déclaré la sénatrice centriste Élisabeth Doineau.
La « contribution de solidarité » sera débattue prochainement en commission mixte paritaire
« Aujourd’hui, il nous faut trouver des moyens », afin de « financer le mur du grand âge, le virage domiciliaire et la transformation de nos Ehpad », a justifié la sénatrice. Pour l'heure, cette nouvelle mesure visant les actifs n'est pas actée. C'est lors d'une commission mixte paritaire qui se tiendra prochainement que les députés et les sénateurs devraient débattre sur cette « contribution de solidarité ». Avec un Sénat composé de membres de droite et du centre, les débats autour de cette nouvelle mesure risquent d'être tendus.