Suite à l'inflation qui a entraîné à la dégradation du pouvoir d'achat des Français, de nombreux distributeurs ont eu recours à la « shrinkflation ». Une pratique qui consiste à réduire la quantité de produit vendu tout en maintenant son prix. À partir du mois de juillet, les distributeurs qui recourent à cette pratique seront soumis à l'obligation de la mentionner sur les produits touchés.
Considérée comme une forme d'arnaque par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, la « shrinflation » fait l'objet d'une loi stricte. Après plusieurs semaines d'attente, le gouvernement a enfin publié un décret qui encadre cette pratique. Ce qu'on lui reproche, avant tout, c'est le manque de transparence vis-à-vis du consommateur. Le client pense, en effet, avoir acheté le même produit au même prix, alors qu'en réalité, la quantité a été revue à la baisse sans qu'il le sache.
Désormais, les distributeurs auront pour obligation de mentionner clairement le changement de quantité. « Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au kilo, gramme ou litre a augmenté de X% ou X euros », détaille l'arrêté gouvernemental. Si cette mesure réjouit les consommateurs, du côté des distributeurs, les avis sont mitigés.
C'est le cas de Michel-Edouard Leclerc, dirigeant de la marque Leclerc, qui est peu convaincu des modalités d'application du décret. D'autres pointent les possibilités de détourner cette loi. Ils estiment que le fabricant peut, à titre d'exemple, créer un produit quasi identique avec le même emballage en modifiant le poids.
La mention « shrikflation » sera obligatoire dès le 1ᵉʳ juillet
Pour rappel, de nombreux membres du gouvernement avaient fait part de leur opposition à la pratique « shrinkflation ». Parmi eux, la ministre Olivia Grégoire, qui avait dénoncé un manque de transparence envers les clients lors d'une interview avec Ouest-France. « La Shrinkflation est une façon délibérée de prendre les consommateurs pour des pigeons », avait-il estimé.
Dès le 1ᵉʳ juillet donc, la mention « shrinkflation » sera officiellement obligatoire sur les étiquettes de l'ensemble des produits touchés par cette mesure. En cas de non-respect de cette nouvelle obligation, la loi prévoit une amende de 3 000 euros pour une personne physique et 15 000 euros pour une personne morale.