Les premières estimations économiques pour 2025 révèlent un tableau contrasté pour la France, notamment en ce qui concerne la consommation. Le premier trimestre a enregistré une croissance modeste de 0,1 % du PIB, une performance en décalage avec la baisse marquée de la consommation des ménages en mars.
Selon l’Insee, la consommation des Français en biens a chuté de 1 % ce mois-là, une baisse inédite depuis novembre 2014, hors crise sanitaire. Ce recul de la consommation des ménages, principalement en biens durables et en énergie, reflète une certaine fébrilité économique.
Les dépenses en biens fabriqués ont particulièrement souffert, avec une baisse de 1 % en mars, une tendance qui s’est prolongée sur l’ensemble du trimestre (-1,1 %). Parmi les secteurs les plus affectés, les achats de véhicules, particulièrement de voitures neuves, ont diminué de 3 % en mars, en raison notamment du durcissement du malus écologique.

Très forte chute de la consommation de l’énergie
La consommation d’énergie a aussi fortement chuté (-1,8 % en mars), principalement en raison de la baisse des achats de produits raffinés et de l’énergie hors produits raffinés, comme le gaz et l’électricité. Paradoxalement, la consommation alimentaire a aussi reculé de 0,5 % en mars, bien que sur l’ensemble du trimestre, la baisse alimentaire soit modeste à -0,8 %.
En revanche, certains secteurs ont connu une légère reprise. Les achats d’« autres biens fabriqués » ont légèrement progressé (+0,1 %), bien que cette hausse n’ait pas suffi à compenser les baisses dans les autres catégories de consommation. Ces données témoignent de la volatilité de la demande des consommateurs et de la pression exercée par la hausse des prix, qui continue de peser sur le budget des ménages.
Contexte économique difficile
Cette contraction de la consommation s’inscrit dans un contexte économique globalement tendu, explique l’Insee. La politique commerciale de Donald Trump, les incertitudes politiques internes et les efforts d’économies budgétaires menés par le gouvernement français expliquent en partie cette faiblesse de la consommation. Les dépenses des ménages sont également contraintes par la hausse des prix, notamment pour des produits de première nécessité. Le gouvernement cherche à maîtriser le déficit, ce qui pourrait avoir des répercussions sur le pouvoir d’achat à court terme.
En dépit de cette contraction dans la consommation, l’économie française a connu une légère croissance au 1er trimestre. Toutefois, la performance est modeste et la reprise semble fragile, influencée par des facteurs extérieurs et internes. Ces résultats montrent que, bien que le pays évite une récession, les incertitudes économiques risquent de peser sur les mois à venir.
Les perspectives pour le second trimestre restent incertaines, avec des tensions commerciales toujours présentes et un climat économique général qui pourrait freiner davantage les dépenses des ménages.








