La pénurie de pâtes, moutarde, huile, farine, vinaigrette, boissons non alcoolisées, chips, ou encore de volaille a marqué les esprits durant la période du Covid. La France n'avait jamais connu des ruptures d'approvisionnement aussi importantes.
Depuis ces pénuries de grande ampleur, les supermarchés ont pris des mesures pour que ça ne se reproduise plus. Cependant, il s'avère que la chaîne d'approvisionnement reste fragile. En effet, le baromètre de disponibilité de NielsenIQ indique que le taux de rupture en magasin de certains produits a retrouvé des niveaux comparables à la période pré-inflationniste de 2023.
Ce baromètre couvre quelque 5 500 supermarchés et hypermarchés de plus de 400 m². Il indique que le taux de rupture est repassé sous la barre des 5% sur l'ensemble de l'année dernière, soit un recul de 0,4 point par rapport à 2022. La durée moyenne des ruptures a atteint, quant à elle, quatre jours.
Les produits les moins disponibles en 2024
Ainsi, ce taux de rupture est resté au-dessus de 5% pendant la quasi-totalité du premier semestre 2023, après une année 2022 marquée par les pénuries et les problématiques d'approvisionnement, notamment pour les huiles, les moutardes et les graisses. Le début de l'été 2023 a connu une amélioration de la disponibilité des produits avec un taux qui s'est progressivement approché du niveau observé à la fin de l'année 2021. Celui-ci était de 4,3%, soit à peine 0,1 point de plus que deux ans auparavant.
Pour le début de l'année 2024, le baromètre NielsenIQ indique que l'épicerie salée et les surgelés tirent le taux de rupture global vers le bas, avec des baisses respectives de 1,3 point et 0,9 point. De leur côté, les liquides restent le rayon le plus en rupture, avec un taux de 6,1% pour le segment sans alcool et de 5,8% pour les alcools. Par ailleurs, la droguerie, la parfumerie et l'hygiène restent les moins perturbés avec un taux de rupture de seulement 4,4%, suivis de près par les produits frais (non) laitiers.
À quoi est dû le retour des pénuries ?
Le baromètre explique que les pénuries de ce début d'année sont liées à des événements conjoncturels. Ainsi, dans le Nord, l'épisode neigeux a fait bondir le taux local de rupture à 12,5% à la mi-janvier, alors que dans le Sud-Est, le mouvement des agriculteurs a fait bondir le taux de rupture au-delà de 7%.
NielsenIQ rappelle que « l'année 2022 nous a aussi enseigné que d'autres types événements peuvent survenir et perturber la disponibilité des produits et les chaînes d'approvisionnement, comme les tensions sur les matières premières, les conditions climatiques, la situation géopolitique mondiale ou certains désaccords commerciaux ».