La consigne, un principe longtemps réservé aux bouteilles en verre, s’étend à de nouveaux emballages alimentaires. En 2024, des tests sont menés dans des magasins partenaires pour permettre aux consommateurs de retourner des emballages de chips, de salade préparée et d’autres produits, afin de les réutiliser. Ce système, bien que déjà éprouvé pour certaines catégories, ambitionne de révolutionner la gestion des déchets alimentaires.
Le principe de la consigne n’est pas nouveau, mais il se modernise et s’étend désormais à des produits alimentaires courants. Après les succès des systèmes de consigne pour les bouteilles en verre, le gouvernement et des acteurs du secteur, comme Carrefour et Sodebo, ont lancé une expérimentation visant à réintroduire ce modèle pour des emballages plastiques et autres contenants alimentaires. Cela s’inscrit dans la lignée des objectifs européens de réduire les déchets et de favoriser le réemploi des emballages, dans l’espoir d’atteindre 10% de réutilisation des emballages d’ici 2030.
Comment ça marche ?
Les consommateurs achetant des produits consignés devront s’acquitter d’un montant supplémentaire, compris entre 30 et 80 centimes selon le produit. Une fois l’emballage consommé, il suffit de le retourner dans une borne de collecte située dans l’un des magasins partenaires. Le montant de la consigne sera alors remboursé, soit sous forme de bon d’achat, soit directement par virement bancaire. Les emballages collectés sont ensuite lavés et renvoyés aux fabricants pour une nouvelle utilisation. Cette approche permet non seulement de réduire la production de nouveaux emballages, mais aussi de limiter l’impact environnemental de la production de plastique.
Les incitations et les défis de la consigne alimentaire
Pour encourager l’adoption de ce nouveau système, un sticker sera apposé sur les produits concernés, indiquant la mention « Rapportez-moi pour réemploi ». Ce geste en faveur de l’environnement est également motivé par des avantages pratiques : les nouveaux emballages sont conçus pour être plus durables et plus pratiques, par exemple avec des contenants rigides qui évitent la déformation des produits comme les chips. Ces innovations visent à faciliter l’expérience utilisateur et à maximiser les retours d’emballages.
Cependant, l’initiative rencontre encore quelques obstacles. Bien que les premiers retours soient encourageants, les tests en magasin ne concernent actuellement que 19 magasins dans le nord et l’est de la France, et les volumes de retours restent modestes. Les marques et les distributeurs espèrent néanmoins convaincre un plus grand nombre de consommateurs à participer à l’effort collectif pour réduire les déchets plastiques.
Des perspectives encourageantes mais encore un long chemin à parcourir
Les premiers résultats de ces tests sont encourageants, avec des taux de retour atteignant 15% pour les seaux de chips et 21% pour les pots de fromage blanc, indique Capital. Néanmoins, pour que ce système prenne réellement son envol, il faudra un élargissement des tests et une adoption plus large par les consommateurs et les marques. Le déploiement à plus grande échelle pourrait jouer un rôle crucial dans la réduction des déchets plastiques et dans la transition vers une économie circulaire, plus respectueuse de l’environnement.
La consigne alimentaire représente une étape importante dans la gestion durable des emballages. Bien que le système soit encore en phase de test, les premières indications montrent un fort potentiel pour réduire la quantité de déchets plastiques. Si ce modèle de réemploi s’étend et s’impose, il pourrait transformer en profondeur le secteur de l’emballage alimentaire, tout en contribuant à atteindre les objectifs environnementaux fixés par l’Europe. Les consommateurs auront à cœur de participer à cette initiative, à condition que les avantages pratiques et environnementaux soient clairement mis en avant.