La Cour des comptes a récemment proposé de prolonger les congés parentaux d’un mois et de réévaluer son indemnisation dans le but d’alléger la pression sur l’accueil des jeunes enfants. Cette analyse s’inscrit dans une évaluation de la politique publique d’accueil du jeune enfant, alors que le pays fait face à une pénurie de professionnels et une hausse des coûts.
Le congé maternité accordé en France reste relativement court, notamment par rapport à d’autres pays de l’OCDE. Actuellement, une mère bénéficie de 16 semaines de congé pour ses deux premiers enfants. La Cour des comptes plaide pour une extension d’un mois supplémentaire, ce qui permettrait de libérer environ 35 000 places d’accueil en crèche, selon les estimations. Une telle mesure coûterait cependant 350 millions d’euros par an. Cela représente un choix stratégique pour diminuer la pression sur un secteur déjà fragile et aux moyens limités.
La seconde recommandation phare porte sur les congés parentaux, actuellement indemnisé au maximum à 449 euros par mois. La Cour suggère d’augmenter son montant et d’envisager un congé plus court, mais mieux rémunéré. Cette modification viserait à réduire la demande de garde en crèche et alléger les coûts financiers pour les familles. La mise en place de ces mesures pourrait réduire d’environ 70 000 le nombre de places nécessaires en crèche, selon les calculs de la Cour des comptes.
En plus des congés parentaux, la Cour des comptes soulève la crise du recrutement dans le secteur de la petite enfance
Une autre problématique majeure soulevée par le rapport concerne la crise du recrutement dans le secteur de la petite enfance. En effet, une partie significative des assistantes maternelles partira à la retraite d’ici 2030, et les crèches manquent cruellement de professionnels qualifiés. La Cour des comptes craint que l’objectif du gouvernement d’ajouter 200 000 places d’ici 2030 ne soit compromis par la pénurie de main-d’œuvre. Le coût de cette expansion, estimé à 3 milliards d’euros, pourrait devenir difficile à assumer pour les finances publiques si des réformes en profondeur ne sont pas mises en place.
Enfin, la Cour des comptes souligne, à travers son rapport, l’inadéquation du financement actuel de la garde d’enfant, principalement axé sur l’accueil en crèches, un mode de garde coûteux. En 2022, les dépenses publiques liées à ce secteur se sont élevées à 16,1 milliards d’euros, représentant près de 90% du financement global. En parallèle, la part des familles dans le financement reste faible, se limitant à 8%, ce qui soulève des questions sur l’équité et l’efficacité du système actuel.
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