Congé de naissance : quel est ce nouveau dispositif qui pourrait remplacer le congé parental dès 2026 ?

Le gouvernement remet à l’ordre du jour le projet de « congé de naissance » destiné à remplacer le congé parental.

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Congé de naissance
Le congé de naissance adopté au Senat : combien, à partir de quand et pour quelle indemnisation ? Crédit : Canva | Econostrum.info

Le gouvernement remet sur la table l’idée d’un « congé de naissance », un dispositif visant à remplacer le congé parental. Cette réforme, suspendue après la dissolution de l’Assemblée nationale, pourrait être appliquée dès 2026. En limitant la durée du congé, mais en améliorant son indemnisation, l’objectif affiché est d’encourager les pères à s’impliquer davantage dans la garde des jeunes enfants.

Annoncé en 2023 par Emmanuel Macron, le congé de naissance devait initialement remplacer le congé parental dès août 2025. Cependant, la dissolution de l’Assemblée nationale a mis ce projet en suspens. Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a annoncé vouloir relancer cette réforme pour l’an prochain.

L’idée principale est de réduire la durée du congé tout en le rendant plus attractif financièrement. Actuellement, le congé parental peut durer jusqu’à un an renouvelable, mais avec une indemnisation plafonnée à 427 euros par mois, ce qui dissuade les pères de le prendre. La nouvelle formule proposerait un congé de quatre mois maximum par parent, avec une indemnité calculée sur la base du dernier salaire.

Comment le congé de naissance pourrait encourager la natalité

Le sociologue Julien Damon, invité sur RMC, voit dans cette réforme une opportunité pour les familles et pour le pays : « Ce n’est pas une idée neuve parce que ça doit bien faire une quinzaine d’années que rapports et ouvrages s’accumulent pour aller dans ce sens ».  Selon lui, le congé de naissance favoriserait un meilleur équilibre entre vie familiale et professionnelle, ce qui pourrait avoir des répercussions positives sur la fécondité :

« C’est bien pour les enfants, c’est bien pour les parents qui souhaitent être auprès de leurs enfants au moins les six premiers mois. Et puis c’est probablement bien pour le pays aussi, puisque ça fait partie des mesures qui peuvent avoir un impact sur la fécondité ». 

En France, comme dans plusieurs pays européens, la natalité est en baisse continue. En facilitant la prise en charge des enfants dès leur naissance, le gouvernement espère inciter davantage de couples à avoir des enfants.

Un enjeu d’égalité entre les parents

Actuellement, le congé parental est très peu prisé par les pères. Selon Aurore Bergé, les chiffres sont révélateurs :« Aujourd’hui, vous avez 14% des femmes et des mères qui prennent le congé parental et moins de 1% des pères », a-t-elle déclaré à BFMTV.

La ministre insiste sur la nécessité de rendre ce congé plus équitable afin qu’il ne soit pas uniquement assumé par les mères : « On doit avoir un congé qui ne doit pas être une rupture dans la vie professionnelle, qui doit pouvoir être pris à égalité entre père et mère et pour ça il faut qu’il y ait une indemnisation qui soit suffisante ». 

L’enjeu principal reste donc la question du montant de l’indemnité, qui sera au cœur des discussions avec les partenaires sociaux. Une indemnisation plus élevée pourrait encourager davantage de pères à en bénéficier, réduisant ainsi les inégalités professionnelles entre hommes et femmes.

Le congé de naissance pourrait être intégré dans le prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cependant, plusieurs points restent à arbitrer, notamment le niveau exact de l’indemnisation.

Si cette réforme aboutit, elle pourrait modifier en profondeur l’équilibre des congés parentaux en France, en encourageant une répartition plus équitable des responsabilités familiales et en soutenant la natalité dans un contexte de baisse des naissances.

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