Taxe foncière, assurance auto, assurance habitation, de nombreuses charges sont sur le point d’augmenter pour les citoyens français. En sera-t-il de même pour la complémentaire santé en 2025 ?
Complémentaire santé : vers une nouvelle hausse des tarifs en 2025 ?
Après l'augmentation de la taxe foncière, de l'assurance auto et de l'assurance habitation en raison de la hausse du risque de catastrophe naturelle, on vient à se demander si cette augmentation affectera aussi la complémentaire santé. Sans grande surprise, cette hausse de tarif concernera également les mutuelles.
Selon le rapport du Sénat, publié le 26 septembre, la hausse des tarifs des complémentaires santé ne dépassera pas les 12 % en 2025. En 2024, les augmentations ont dépassé ce taux, ce qui a été fortement décrié dans le rapport du Sénat. Dans le détail, l'augmentation des contrats collectifs était de 8 à 12,5 % et celle des assurances individuelles variait entre 9 et 11 %. « Ce qu’on voulait, ce n’est pas un rapport qui crée du rêve, mais que ce soit un rapport concret, qui apporte des solutions. On n’a pas de solution qui permettrait de faire baisser les tarifs, mais de les contenir », a déclaré le sénateur Xavier Iacovelli dans son rapport.
D'après les estimations de Willis Towers Watson (WTW), courtier en assurance, l'augmentation sera comprise entre 6 et 10 % en moyenne en 2025. Selon l'enquête du cabinet Addactis, effectuée auprès d'une vingtaine de mutuelles, il sera question d'une hausse de 4,5 à 8,5 % pour les contrats individuels. En ce qui concerne les contacts collectifs, les tarifs augmenteront en moyenne de 5,5 à 9,5 % l'an prochain. De son côté, le cabinet Fact and Figures table pour une hausse moyenne des prix des complémentaires santé comprise entre 6 et 8 %. Pour rappel, cet expert avait estimé l'augmentation de l'an dernier à 8 %.
Quelle est la cause de la future hausse de la complémentaire santé ?
Les causes de cette envolée de la complémentaire santé sont multiples. Tout d'abord, le Sénat pointe du doigt la hausse des frais de gestions des assureurs santé, qui ont connu une augmentation de 33 % entre 2011 et 2022. Il préconise à ces organismes de « s’engager dans une trajectoire de réduction » de ces dépenses, en s'appuyant sur les disparités constatées. En effet, certaines de ces institutions ont des frais qui ne dépassent pas 12,5 %. « Cela confirme qu’il existe des marges de manœuvre », a conclu le Sénateur dans son rapport.
De son côté, Addactis explique que cette augmentation est due à certains changements réglementaires, à l'exemple du transfert d'une partie des charges de l'assurance maladie vers la complémentaire santé. Le cabinet souligne également un progrès général des cotisations, causée par l'inflation médicale. Ce terme désigne la hausse de la consommation des Français en termes de soin médicaux.
« On estime que chaque année, on a une dérive médicale de l’ordre de 3 %. Et cette dérive est liée au vieillissement de la population. Donc, à des hausses de consommations de soins santé, à une hausse également du prix des soins, en lien également avec les nouvelles technologiques », détaille la directrice de l’activité santé de WTW France, Noémie Marciano, interrogée par Europe 1.