Les retards de vols sont un mal récurrent pour de nombreux passagers, mais certaines compagnies aériennes s’en sortent mieux que d’autres. Qui sont les plus ponctuelles et pourquoi ?
Air France, souvent perçue comme un gage de qualité, se classe loin des premières positions en matière de ponctualité. La compagnie aérienne nationale française affiche des résultats en demi-teinte, avec des retards fréquents sur certaines liaisons, notamment entre Paris et Athènes. Selon les données de Flightright rapportées par Le Parisien, plus de la moitié des vols sur cet axe arrivent en retard, principalement pour des retards de moins de 45 minutes.
Une partie de ces retards s’explique par la complexité des opérations dans les aéroports parisiens, comme Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly, qui sont souvent soumis à de fortes perturbations. Les experts pointent également du doigt la gestion des escales. L’usage de prestataires externes pour des tâches comme le ménage à bord augmente le risque de retards, contrairement aux compagnies low-cost où le personnel de bord prend en charge ces opérations.
Néanmoins, Air France se distingue dans un autre domaine : l’indemnisation des passagers. En cas de retard supérieur à trois heures, les voyageurs peuvent prétendre à des compensations financières, allant de 250 à 600 euros. La compagnie nationale française est d’ailleurs la mieux notée par Flightright pour la manière dont elle gère ces compensations, un aspect qui peut être crucial pour les passagers impactés par des retards importants.
EasyJet : le mouton noir des compagnies aériennes low-cost
Du côté des compagnies low-cost, EasyJet occupe une place de choix parmi les moins ponctuelles. Selon l’étude, la compagnie britannique est régulièrement en retard, notamment sur les trajets européens populaires comme Paris-Milan et Paris-Malaga. En moyenne, près de 40% des vols Paris-Milan arrivent en retard, et sur la ligne Paris-Malaga, ce chiffre dépasse les 60%. Plusieurs facteurs expliquent ces retards : la compagnie opère souvent depuis des aéroports très fréquentés, où chaque minute de retard peut rapidement se répercuter sur d’autres vols.
Des ajustements de créneaux, dus à la météo ou aux orages, engendrent des délais supplémentaires. Par ailleurs, le personnel de EasyJet a été affecté par les conséquences du Covid-19, notamment les départs massifs de personnels et les plans d’économies, ce qui a ajouté une pression supplémentaire sur l’efficacité des opérations. EasyJet se défend en attribuant une partie de ses retards à des facteurs externes, comme les grèves du contrôle aérien français.
En 2024, près de 90% des retards en Europe ont été causés par des facteurs extérieurs, y compris des perturbations dues à la météo et des restrictions de l’espace aérien.
Les compagnies qui s’en sortent mieux
À l’inverse, certaines compagnies low-cost réussissent à maintenir une excellente ponctualité. Wizz Air, une compagnie hongroise, se distingue par sa faible incidence de retards sur les trajets vers l’Italie. La compagnie Vueling, pour l’Espagne, et Transavia, pour la Grèce, affichent également de bons résultats en matière de ponctualité. Ces compagnies bénéficient souvent de la gestion d’aéroports régionaux moins congestionnés, ce qui leur permet d’éviter certaines perturbations des grands hubs aéroportuaires.
De plus, ces petites compagnies aériennes n’opèrent pas un nombre aussi élevé de vols, ce qui leur donne plus de flexibilité et leur permet de mieux gérer les retards. Bien que leur ponctualité reste globale, elles peuvent parfois être affectées par des facteurs extérieurs, comme une flotte vieillissante ou des conflits sociaux, mais sur le long terme, elles réussissent à éviter les grands désagréments.
Une question de gestion des aéroports et de facteurs externes
Les différences de ponctualité entre les compagnies aériennes ne dépendent pas seulement de la gestion interne des vols. La capacité d’un aéroport à gérer un grand nombre de passagers et de vols joue un rôle important. Les grands hubs comme Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly sont régulièrement soumis à des perturbations dues à la saturation du trafic aérien. En revanche, les compagnies qui opèrent depuis des aéroports plus petits et moins fréquentés bénéficient d’une plus grande souplesse dans la gestion des retards.
Les conditions climatiques et les grèves, notamment celles liées au contrôle aérien, sont également des facteurs extérieurs majeurs qui influencent les retards des vols. En 2023, la France a enregistré le plus grand nombre de minutes de retard en Europe, en grande partie à cause des grèves et de la congestion du trafic aérien.
