Créée en 2012 par l’un des fondateurs de Vueling, Volotea vint de se hisser à la tête des compagnies aériennes activant dans l’Hexagone. La compagnie low cost passe devant le groupe Air France-KLM avec 61 lignes domestiques et 246 routes au total, contre 58 pour Air France et 42 pour EasyJet.
Le PDG de Volotea, Carlos Muñoz, s’est félicité des performances de sa compagnie : « La France est notre marché naturel. Il représente 60 % de notre activité, loin devant l’Allemagne, la Grèce et l’Espagne. Au total, nous allons opérer 40 000 vols dans le ciel tricolore en 2023 », a-t-il déclaré. La compagnie va transporter 6,5 millions de passagers en 2023, ce qui représente une hausse de 81% par rapport à 2019. La stratégie de Volotea consiste à faire la liaison entre les petites et les moyennes villes françaises, ce secteur étant délaissé par les autres compagnies low cost, qui, elles, préfèrent se concentrer sur les aéroports parisiens.
Le prix moyen des liaisons entre les différentes villes françaises est de 40 euros en moyenne sans option, tandis que les options (bagages en soute, choix du siège…) coûtent en moyenne 28 euros. Alors que ces liaisons internes sont négligées par les autres compagnies, le taux de remplissage des A 320 et des A319 de Volotea atteint les 94%. Xavier Tytelman, expert du marché de l’aérien, explique que la compagnie a réussi à créer un modèle économique viable en proposant des vols une seule journée par semaine sur certaines destinations et en optimisant les rotations.
Aucune concurrence pour Volotea
Cependant, à l’heure d’une prise de conscience de l’enjeu écologique et d’une volonté affirmée par le gouvernement d’interdire les vols qui peuvent être remplacés par un trajet en train de moins de 2h30, Carlos Muñoz reste confiant : « Aujourd’hui, 94 % de nos vols ne peuvent être couverts par le train en moins de 6 heures, argue le PDG. Sans nos liaisons interrégionales, les gens n’ont pas d’alternative sérieuse pour se déplacer d’une ville à l’autre », affirme-t-il.
Carlos Muñoz aindique, aussi, que Volotea compte implanter de nouvelles bases à court et moyen terme, à Caen, Brest, Rennes, et en Corse, d’où il compte proposer 1,3 million de sièges vers les villes du continent, venant concurrencer Air Corsica et Air France. Cette approche de connectivité s’étend au-delà des frontières nationales. Les résidents des communes provinciales peuvent également accéder à des destinations européennes sans nécessiter de transfert préalable vers un aéroport parisien.
Des vols directs sont proposés, par exemple, entre Nice et Luxembourg, de Nantes à Naples (Italie), de Bordeaux à Athènes (Grèce) ou encore entre Brest et Palma de Majorque (Espagne). Sur ces itinéraires, Volotea opère sans grande concurrence. Environ la moitié de ses 246 liaisons au départ de la France sont uniques. Les Espagnols bénéficient notamment du manque d’initiatives d’Air France sur son marché intérieur. La compagnie espagnole se distingue également par sa structure de coûts singulière, en choisissant des petits aéroports où les charges sont réduites. Cette stratégie lui offre un avantage compétitif, en économisant, par exemple, sur les hébergements près des aéroports.
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