Minima sociaux : combien touchent en moyenne les bénéficiaires de l’AAH ?

Après le revenu de solidarité active (RSA), qui coûte près de 12 milliards d'euros par an à l'État, l'allocation aux adultes handicapés (AAH) représente la deuxième aide la plus onéreuse pour la France. Selon le rapport de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le dispositif comptait 1,29 million de bénéficiaires à la fin de l'année 2022.

Au total, les minima sociaux versés en 2022 ont coûté 30,6 milliards d'euros, ce qui représente 1,2% du PIB, selon l'étude de la Drees. Depuis la déconjugalisation de l'AAH en 2023, le nombre de bénéficiaires a augmenté de 4,5% pour atteindre un total de 1,35 million en fin d'année. Pour rappel, la déconjugalisation consiste à ne plus prendre en compte les revenus du conjoint dans le calcul du montant du RSA. Cette mesure a permis à de nombreuses personnes non éligibles auparavant d'atteindre un niveau de revenu qui leur permet de profiter de cette allocation.

Toutefois, la déconjugalisation n'est appliquée qu'aux personnes à qui elle permet d'accéder à l'AAH ou de bénéficier d'un montant supérieur. Ainsi, elle n'est pas mise en place pour les personnes qu'elle pénaliserait.

Combien coûte l'AAH à la France ?

Sur les 30,6 milliards d'euros dépensés dans les minima sociaux, l'AAH représente, à elle seule, 12 milliards d'euros, au même titre que le RSA, soit 39,2% du total de ces dépenses. Mensuellement, l'AAH affiche la somme la plus élevée parmi les minima sociaux. En moyenne, elle coûte 788 euros par an par allocataire, grâce à « un montant maximal plus grand et à de nombreux abattements dans le calcul des revenus ».

Pour rappel, depuis le 1ᵉʳ avril 2024, le montant de l'AAH pour une personne seule s'élève à 1 016,05 euros par mois. Un montant qui risque d'augmenter en 2025, avec la revalorisation de 1,9% de certains minima sociaux annoncée par le projet de loi de finances de 2025. Cette hausse concernera l'AAH, ainsi que le RSA et la prime d'activité.

Rappelons que pour profiter de l'allocation aux adultes handicapés, il est nécessaire d'afficher un taux d'incapacité de 80%. Toutefois, en cas de restriction substantielle et durable d'accès à un emploi, le demandeur peut se voir accorder cette aide avec un taux d'incapacité compris entre 50% et 79%. La demande doit être transmise à la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH), qui décidera de l'éligibilité du demandeur en fonction de son dossier.