Colère des agriculteurs : le « siège » de Paris se dessine de plus en plus

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Par Djaffar Chilab Publié le 28 janvier 2024 à 14h53
Colère des agriculteurs : le « siège » de Paris se dessine de plus en plus
Colère des agriculteurs : le « siège » de Paris se dessine de plus en plus - © www.econostrum.info

La colère des agriculteurs ne semble pas s'apaiser. La FNSA et les Jeunes agriculteurs du grand bassin parisien préviennent le « siège de la capitale pour une durée indéterminée dès lundi à 14 heures », dans un communiqué diffusé samedi 27 janvier.

« Tous les axes lourds menant à la capitale seront occupés par les agriculteurs", avertissent les syndicats agricoles. Pour y arriver, ils comptent sur la mobilisation de leurs membres dans, au moins, une douzaine de départements. Cependant, cette montée en cadence en vue dans la protestation ne revêt pas encore un cachet national.

« Dès lundi à 14 heures les agriculteurs des départements de l'Aisne, de l'Aube, de l'Eure-et-Loir, de l'Eure, d'Île-de-France, de la Marne, du Nord, de l'Oise, du Pas-de-Calais, de la Seine-et-Marne, la Seine-Maritime et la Somme, membres du réseau FNSEA et des Jeunes agriculteurs du grand bassin parisien entament un siège de la capitale pour une durée indéterminée », précisent les syndicats agricoles dans le communiqué, comme pour suggérer d’autres actions de plus larges portées à venir.

« On va prendre le week-end pour reposer les esprits et les corps […] et pour recalibrer la mobilisation de la semaine prochaine », confiait auparavant le secrétaire général des Jeunes agricoles (JA), Pierrick Horel, à l’AFP.

Appel à la poursuite de la mobilisation

Avant ce communiqué, « les agriculteurs de la coordination rurale du Lot-et-Garonne, l’un des points chauds de la mobilisation en France, avaient un peu plus tôt annoncé leur intention d’aller bloquer le marché d’intérêt national de Rungis » dans le Val-de-Marne, note Le Figaro. Véronique Le Floch, présidente de la Coordination rurale, sur Franceinfo, abondait dans le même sens, évoquant les intentions des adhérents du Lot-et-Garonne et « d’autres groupements » d’initier un « blocus sur Paris » pour le même jour (lundi).

C’est dire que les annonces, vendredi, du nouveau Premier ministre sont loin de satisfaire unanimement le monde agricole. La réaction de la FNSEA, des Jeunes agriculteurs, de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne n’avait d’ailleurs pas tardé à tomber, appelant à la poursuite de la mobilisation tout en laissant la libre initiative aux sections locales. Il faut signaler, toutefois, que tout le monde agricole n’est pas sur la même cadence dans la protestation.

Une semaine décisive pour le gouvernement et les agriculteurs

En effet, après les annonces de Gabriel Attal, quelques voix ont relevé une certaine satisfaction. « On a été entendus, on a eu quelques réponses » même si « tout ne sera pas parfait de suite », a jugé Joël Tournier, l’un des porte-parole du mouvement à Carbonne, avec l’éleveur Jérôme Bayle, cités par Le Monde. La levée d’un bon nombre des blocages mis en place sur les autoroutes constitue également un signe d'apaisement, notamment à Carbonne, dans la Haute-Garonne, où le premier barrage à avoir été installé a été complètement levé.

Pendant ce temps, Gabriel Attal n’hésite pas à redescendre sur le terrain pour convaincre davantage. Aujourd’hui dimanche, il est attendu dans une exploitation en Indre-et-Loire. Mardi, il prononcera sa déclaration de politique générale. Une semaine décisive vraisemblablement pour le mouvement.

Darmanin compte déployer un « dispositif défensif important »

Pour empêcher le siège de Paris, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé le déploiement d'un « dispositif défensif important ». Il compte ainsi protéger le marché Rungis et les aéroports parisiens, et prévenir toute entrée dans Paris. Toutefois, le ministre de l'Intérieur appelle les forces de l'ordre à agir « avec grande modération », et n'intervenir qu’« en dernier recours et dans le seul cas où l’intégrité des personnes serait menacée ou les bâtiments/biens publics ou privés exposés à de graves dégradations ».

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Licencié en économie option gestion, journaliste polyvalent, reporter, et ancien directeur de rédaction.

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