À l’appel de la Coordination rurale, des dizaines d’agriculteurs se mobilisent pour dénoncer la situation critique de leur secteur. Ce mouvement, qui vise à encercler Paris, pourrait provoquer de fortes perturbations dès lundi 6 janvier.
Selon Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, l’agriculture française traverse une crise profonde. Elle déplore un manque de visibilité et d’attention de la part du gouvernement face à la concurrence des produits importés qui, selon elle, ne respectent pas les normes françaises. Cette situation met en péril la viabilité économique de nombreux exploitants. « Nous voulons qu’on nous laisse travailler et qu’on harmonise les réglementations au niveau européen », a-t-elle déclaré lors de sa prise de parole sur RMC.
Une mobilisation annoncée par les agriculteurs malgré les interdictions
Malgré des interdictions préfectorales visant à restreindre les rassemblements, la mobilisation reste confirmée. Véronique Le Floc’h a assuré que « tout se déroulera comme prévu », avec des blocages ciblés sur des axes stratégiques, comme le péage de Saint-Arnoult. L’objectif affiché est clair : mettre la pression sur le gouvernement en paralysant des points névralgiques.
Les agriculteurs expriment également leur impatience face à la lenteur des négociations avec l’exécutif. Une rencontre avec le Premier ministre François Bayrou est prévue pour le 13 janvier, mais cette échéance est jugée trop lointaine par les manifestants. « Attendre une semaine de plus, ce n’est pas possible », a insisté la présidente du syndicat.
Les aides annoncées par le gouvernement, d’un montant de 270 millions d’euros pour 2024, sont largement critiquées par les agriculteurs. Ils estiment que cette somme est dérisoire face aux multiples crises accumulées depuis la pandémie de Covid-19. Ce sentiment d’abandon exacerbe la frustration, rendant les mobilisations encore plus déterminées.
Paris encerclée par les agriculteurs : un scénario probable ?
Si les actions annoncées se déroulent comme prévu, Paris pourrait effectivement subir un blocus partiel ce lundi. Selon Sophie Lenaerts, une responsable de la Coordination rurale, des demandes d’autorisation ont été déposées pour entrer dans la capitale, certaines ayant été acceptées, d’autres refusées. Malgré ces restrictions, des rassemblements devraient bien se tenir à Paris lundi.
Sophie Lenaerts regrette l’absence de dialogue avec les autorités : « La volonté est de ne pas nous recevoir. C’est dommage dans notre pays d’en arriver là », a-t-elle déclaré, soulignant la frustration grandissante des agriculteurs face à ce qu’ils perçoivent comme un mépris des institutions. Ainsi, les blocages pourraient donc affecter le trafic sur des axes majeurs, compliquant les déplacements en Île-de-France. Les autorités restent en alerte pour encadrer ce mouvement et minimiser l’impact sur les usagers.
Tant que des réponses concrètes ne seront pas apportées, la Coordination rurale n’exclut pas de prolonger le mouvement. Ce lundi pourrait donc marquer le début d’une série d’actions d’envergure, témoignant de la gravité de la situation des agriculteurs français.
