Depuis plusieurs semaines, les tensions montent chez les agriculteurs en France. Ce dimanche 5 janvier, les membres de la Coordination rurale entament des actions de mobilisation, estimant que leurs revendications ne sont pas prises au sérieux. Ces blocages, prévus à Paris et à Lyon, marquent une étape clé avant une réunion cruciale avec le gouvernement programmée pour le 13 janvier.
La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole du pays, ne cache pas son mécontentement. Patrick Legras, porte-parole du syndicat, a dénoncé un rendez-vous tardif avec le Premier ministre François Bayrou, prévu le 13 janvier, affirmant qu’il s’agissait d’une manœuvre pour gagner du temps. Dès ce dimanche après-midi, les manifestants prévoient de converger vers Paris en tracteurs et en voitures, avec des blocages sporadiques pour exprimer leur désaccord.
Des actions ciblées et une organisation stratégique des agriculteurs
À Paris, les rassemblements non déclarés sont interdits par les préfectures de police de la capitale et du Val-de-Marne entre dimanche 18h et lundi midi. Cela n’empêche pas la Coordination rurale de maintenir ses appels à manifester, visant notamment le marché d’intérêt national de Rungis. Véronique Le Floc’h, présidente du syndicat, a confirmé la tenue d’actions tout en précisant qu’elles seraient organisées par les sections régionales, laissant une part d’incertitude sur les lieux précis.
À Lyon, les blocages débuteront ce lundi matin, ciblant l’autoroute M7, un axe stratégique pour le sud de la ville. Serge Genevay, secrétaire général de la Coordination rurale 69, a indiqué que cette mobilisation pourrait s’étendre sur plusieurs jours. Les organisateurs entendent ainsi renforcer la pression sur les autorités pour défendre ce qu’ils appellent une « exception agriculturelle française« , centrée sur le soutien aux petits exploitants.
Colère des agriculteurs : une mobilisation sous-jacente à d’autres enjeux
Ces manifestations coïncident avec le début de la campagne pour les élections aux chambres d’agriculture, qui s’ouvrira le 7 janvier. Ces élections, prévues du 15 au 31 janvier, détermineront les rapports de force entre les différents syndicats agricoles. En filigrane, les agriculteurs réclament des engagements fermes du gouvernement pour sauvegarder un secteur fragilisé par des crises récurrentes et des politiques jugées inadaptées.
Malgré la colère exprimée, la Coordination rurale assure qu’elle ne souhaite pas perturber le retour de vacances des Français. Cette posture vise à équilibrer une mobilisation visible et une relation respectueuse avec le grand public, tout en mettant en avant les enjeux fondamentaux de leur lutte. Ce dimanche s’annonce donc crucial pour le monde agricole, alors que Paris et Lyon se préparent à accueillir des mobilisations qui pourraient marquer un tournant dans les négociations avec le gouvernement.
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