Les pratiques contractuelles des fournisseurs d’énergie sont à nouveau sur la sellette. Une enquête menée par la DGCCRF en 2023 révèle de nombreuses clauses illicites dans les contrats d’énergie, accentuant les préoccupations des consommateurs face à des pratiques opaques et parfois trompeuses.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a examiné les contrats de 27 fournisseurs d’énergie en 2023. Les résultats de cette enquête sont préoccupants : 17 d’entre eux présentent des clauses jugées illicites ou abusives. Ces clauses, dénoncées par l’institution, touchent à divers aspects des contrats, notamment les conditions de résiliation ou la gestion des hausses de coûts. L’enquête a été motivée par une hausse des signalements de consommateurs en 2022, année marquée par une flambée des prix de l’électricité et du gaz.
Des clauses qui pèsent lourd sur les factures
Parmi les irrégularités relevées, certaines pratiques impactent directement le portefeuille des clients. Plusieurs fournisseurs stipulent, par exemple, que toute augmentation des taxes ou charges serait facturée aux consommateurs, sans prévoir de compensation en cas de baisse. Cette asymétrie, jugée injuste, pourrait peser lourd sur les foyers. D’autres clauses concernent des obstacles abusifs à la résiliation des contrats, limitant ainsi les options des consommateurs face à des fournisseurs aux pratiques douteuses.
Sanctions limitées et manque de transparence
Pour corriger ces abus, la DGCCRF a délivré onze avertissements, émis quatre injonctions et infligé une amende de 20 000 euros, relaye actu.fr. Cependant, les noms des entreprises en cause n’ont pas été rendus publics, ce qui limite la possibilité pour les consommateurs de faire des choix éclairés. Cette politique de confidentialité est régulièrement critiquée par les associations de défense des consommateurs, qui réclament plus de transparence dans les sanctions.
Les territoires peu concurrentiels sont les plus touchés par les clauses abusives sur les contrats d’énergie
L’enquête montre également que les entreprises locales de distribution (ELD) sont particulièrement concernées par ces clauses abusives, notamment dans les régions où la concurrence entre fournisseurs est quasi inexistante. Ces situations renforcent l’impact des pratiques illicites sur des consommateurs souvent captifs, faute d’alternatives accessibles.
La DGCCRF encourage les consommateurs à lire attentivement leurs contrats et à signaler tout abus. Cette affaire souligne la nécessité d’une régulation renforcée dans le secteur de l’énergie. La protection des consommateurs, face à des pratiques souvent opaques, reste une priorité dans un contexte d’instabilité des marchés énergétiques.