Clap de fin pour C8 et NRJ12 : le Conseil d’État valide la décision de l’Arcom

C8 et NRJ12 vont cesser d’émettre sur la TNT gratuite à partir du 1ᵉʳ mars, après la décision du Conseil d’État de valider le refus de renouvellement de leurs licences par l’Arcom. Cette première en France s’explique par des manquements aux obligations légales des deux chaînes. Canal+ et NRJ ont tenté de contester cette décision, sans succès. Des centaines d’emplois sont menacés, et l’Arcom doit désormais réattribuer les fréquences vacantes. Cette situation relance le débat sur la régulation des médias et les critères de sélection des chaînes diffusées sur la TNT.

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L’image montre une télécommande en gros plan, pointée vers un écran flou en arrière-plan, suggérant un contexte télévisuel. Les logos de C8 et NRJ12 sont superposés, illustrant ces chaînes.
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Pour la première fois, deux chaînes privées sont contraintes de quitter la TNT gratuite après une décision du régulateur de l’audiovisuel. C8 et NRJ12, jugées en infraction avec leurs engagements, voient leur recours rejeté par le Conseil d’État. Un verdict qui suscite autant d’inquiétudes que de réactions dans le secteur des médias.

L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) avait déjà pris la décision en décembre 2024 de ne pas renouveler les licences de diffusion de C8 et NRJ12 sur la TNT. Les deux chaînes avaient saisi le Conseil d’État pour contester cette décision, dénonçant un traitement injuste et des conséquences économiques graves.

Cependant, le 19 février 2025, le Conseil d’État a confirmé que l’Arcom avait agi dans le cadre de la loi, justifiant son choix par des infractions répétées aux obligations réglementaires. Pour C8, les polémiques et sanctions accumulées au fil des années ont été un élément déterminant. De son côté, NRJ12 a été sanctionnée pour sa programmation jugée insuffisante, avec une trop forte présence de téléachat et un manque de contenus inédits.

Des suppressions de postes à venir

L’arrêt de ces deux chaînes impacte directement les emplois. Canal+ a annoncé que 212 postes seraient supprimés, touchant principalement les équipes de C8. Au total, près de 400 personnes risquent de perdre leur travail, y compris dans les sociétés de production partenaires. Du côté de NRJ12, un plan de sauvegarde de l’emploi pourrait être enclenché dès le 4 mars.

La direction du groupe NRJ se prépare à examiner l’impact de cette décision sur l’ensemble de ses activités et à envisager d’éventuelles compensations. La disparition de C8 a suscité de vives réactions, notamment de la part de Cyril Hanouna, animateur emblématique de la chaîne. Sur Europe 1, il a dénoncé une décision qu’il considère comme une censure déguisée, affirmant vouloir tout faire pour protéger son équipe.

Des figures politiques, comme Sarah Knafo (Reconquête) ou Laurent Wauquiez (Les Républicains), ont critiqué ce qu’ils perçoivent comme une atteinte à la liberté d’expression. Canal+ et NRJ12, de leur côté, envisagent des recours, notamment au niveau européen, pour contester la décision et obtenir une compensation, rapportent nos confrères du Monde.

Que deviennent les fréquences de C8 et NRJ12 ?

La fermeture de C8 et NRJ12 laisse plusieurs fréquences vacantes sur la TNT. L’Arcom doit maintenant décider si elles seront réattribuées rapidement ou intégrées à la vague de renouvellement prévue en 2027. Le Conseil d’État a demandé à l’autorité de ne pas attendre et de lancer une procédure dès maintenant pour préserver l’équilibre du marché audiovisuel.

Plusieurs groupes pourraient être intéressés par ces fréquences, notamment BFM TV, LCI ou encore de nouvelles chaînes indépendantes. Ce changement marque une évolution majeure du paysage télévisuel français, renforçant la présence d’acteurs historiques et limitant l’accès à la TNT pour des groupes privés qui ne respecteraient pas leurs engagements.

Cette décision inédite marque un tournant dans la régulation de la télévision en France. En mettant en avant le respect des obligations légales et la qualité des programmes, l’Arcom affiche sa volonté de garantir un service audiovisuel plus encadré. Mais elle pose aussi la question de l’avenir des chaînes privées sur la TNT et de l’indépendance du régulateur face aux pressions politiques et économiques.

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