Chômage des seniors : ce qui va changer avec la réforme de 2025

Avec la réforme de l’assurance chômage qui entrera en vigueur en avril 2025, les règles d’indemnisation des seniors au chômage vont évoluer. La durée d’indemnisation sera repoussée de deux ans pour s’aligner sur l’âge légal de départ à la retraite. Les conditions d’affiliation seront également modifiées, tandis que la possibilité de toucher le chômage jusqu’à la retraite sera maintenue sous certaines conditions. Entre allongement des périodes de cotisation et ajustement des montants, ces changements auront un impact direct sur les demandeurs d’emploi de plus de 55 ans.

Publié le
Lecture : 4 min
Une personne âgée avec un porte monnaie vide pour illustrer le chômage des seniors
Chômage des seniors : quelles indemnités et combien de temps peut-on en bénéficier en 2025 ? | Econostrum.info

Les seniors au chômage bénéficient de règles spécifiques en matière d’indemnisation, notamment sur la durée d’indemnisation et les conditions d’affiliation. Avec l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance chômage en avril 2025, certaines règles vont évoluer. Pour les demandeurs d’emploi de plus de 55 ans, ces ajustements auront un impact direct sur leurs allocations et leur durée de prise en charge.

Jusqu’au 1ᵉʳ avril 2025, la durée maximale d’indemnisation varie en fonction de l’âge du demandeur d’emploi. Les personnes âgées de 53 à 54 ans peuvent percevoir des allocations chômage pendant 22,5 mois, tandis que celles de 57 ans et plus peuvent être indemnisées jusqu’à 27 mois. Avec la réforme, ces seuils seront repoussés de deux ans afin de correspondre au recul de l’âge de départ à la retraite. À partir d’avril 2025, la durée maximale d’indemnisation sera de 18 mois pour les 53-54 ans, de 22,5 mois pour les 55-56 ans, et de 27 mois à partir de 57 ans.

Cet allongement a pour objectif d’harmoniser les droits au chômage avec la nouvelle réalité du marché du travail et de limiter le coût de l’indemnisation. Le gouvernement vise une économie annuelle de 250 millions d’euros, tout en garantissant une protection adaptée aux seniors en difficulté de retour à l’emploi.

Des conditions d’affiliation plus strictes pour les seniors

Avant la réforme, un demandeur d’emploi de moins de 53 ans devait avoir travaillé au moins six mois au cours des 24 derniers mois pour ouvrir des droits à l’indemnisation. Pour les personnes de 53 ans et plus, cette période de référence était étendue à 36 mois afin de mieux prendre en compte les carrières longues. À partir d’avril 2025, seuls les demandeurs d’emploi âgés de 55 ans et plus bénéficieront d’une période de référence élargie à 36 mois. Pour ceux de moins de 55 ans, l’affiliation minimale restera fixée à six mois sur les 24 derniers mois.

Cette nouvelle règle pourrait rendre plus difficile l’accès aux allocations pour certains seniors, notamment ceux ayant connu des périodes d’inactivité ou des contrats de courte durée avant leur inscription à France Travail. Ce durcissement vise à limiter les situations où des demandeurs d’emploi bénéficient d’une indemnisation prolongée malgré une faible durée d’activité préalable.

Le montant des allocations et la question du maintien jusqu’à la retraite

Le montant des allocations chômage des seniors est calculé en fonction du salaire journalier de référence des 24 ou 36 derniers mois, selon l’âge du demandeur. Le calcul se base sur la formule la plus avantageuse, soit un pourcentage du salaire journalier majoré d’un montant fixe, soit un taux unique appliqué à la rémunération perçue avant la perte d’emploi.

Concernant la dégressivité des allocations, la réforme apporte un assouplissement pour les seniors de 55 ans et plus. À partir d’avril 2025, ces derniers ne seront plus concernés par la baisse de 30 % des allocations après sept mois d’indemnisation, contrairement aux demandeurs d’emploi plus jeunes. Cette mesure vise à préserver le pouvoir d’achat des seniors, qui rencontrent souvent plus de difficultés à retrouver un emploi stable en fin de carrière.

Les allocations chômage pourront toujours être maintenues jusqu’à la retraite sous certaines conditions. Pour cela, le demandeur d’emploi devra avoir au moins 62 ans et être indemnisé depuis un an. Il devra également justifier de 12 ans d’affiliation à l’assurance chômage, avec au moins une année de travail continu ou deux ans de travail discontinu au cours des cinq dernières années. Enfin, il devra avoir validé au moins 100 trimestres auprès de l’assurance vieillesse. Si ces critères sont remplis, les allocations chômage seront maintenues jusqu’à l’obtention du taux plein, avec un maximum fixé à 67 ans, détaille Capital.

Quelles démarches à effectuer et quel impact sur la retraite ?

À l’approche de la fin des droits à l’assurance chômage, France Travail adresse aux demandeurs d’emploi un questionnaire permettant de vérifier s’ils remplissent les conditions pour prolonger leur indemnisation jusqu’à la retraite. Cette procédure vise à éviter les interruptions de revenus pour les seniors n’ayant pas encore atteint l’âge du taux plein.

Les périodes de chômage indemnisé permettent d’acquérir des trimestres pour la retraite ainsi que des points de retraite complémentaire Agirc-Arrco. Ces droits sont calculés sur la base du dernier salaire perçu avant l’entrée au chômage. En revanche, les périodes de chômage non indemnisé ne donnent droit qu’à un nombre limité de trimestres et n’ouvrent aucun droit à la retraite complémentaire. Cette distinction peut avoir un impact significatif sur le montant de la pension perçue à la fin de la carrière.

Un senior qui épuise ses droits au chômage avant d’atteindre l’âge légal de départ risque une minoration temporaire de sa pension s’il ne remplit pas les conditions pour prolonger ses allocations. Il est donc essentiel d’anticiper cette situation et, si nécessaire, de rechercher des solutions alternatives pour compléter ses revenus, notamment en envisageant un retour à l’emploi, même temporaire.

Un accès aux allocations préservé mais des conditions plus strictes

Les seniors au chômage conservent des règles spécifiques leur permettant de bénéficier d’une indemnisation plus longue et de conditions d’affiliation adaptées aux carrières étendues. Cependant, la réforme de 2025 vient resserrer l’accès aux droits en allongeant la durée de travail requise et en reportant l’âge d’ouverture des droits prolongés.

La suppression de la dégressivité des allocations après 55 ans constitue un point positif pour les demandeurs d’emploi les plus âgés, mais l’allongement progressif de l’âge de départ à la retraite risque de compliquer l’insertion professionnelle des seniors en fin de carrière. Une anticipation rigoureuse de la transition entre chômage et retraite sera donc essentielle pour éviter les périodes sans revenus et garantir une pension de retraite à taux plein.

Laisser un commentaire

Partages