En janvier 2025, les chiffres du chômage en France ont connu une forte augmentation, principalement en raison de l’inscription automatique des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) à France Travail.
Selon les dernières données du ministère du Travail, le nombre d’inscrits en catégorie A, c’est-à-dire sans emploi et tenus de chercher un travail, a augmenté de 6,8 % par rapport à décembre, atteignant ainsi 3,382 millions de personnes (hors Mayotte). Cette hausse est toutefois à relativiser, car elle découle en grande partie de l’intégration de nouveaux inscrits, notamment les jeunes et les bénéficiaires du RSA.
« Cette très forte augmentation ne reflète pas la situation conjoncturelle du marché du travail », précisent France Travail et la Dares dans un communiqué commun. Ils expliquent que cette hausse résulte essentiellement de « l’inscription automatique de 135 000 jeunes et de l’évolution des règles d’actualisation», les nouveaux inscrits étant maintenus en catégorie A jusqu’à la signature de leur « contrat d’engagement ». Ces nouvelles règles ont donc mécaniquement impacté les chiffres du chômage.
Mesures spécifiques et impact des nouvelles catégories sur les chiffres du Chômage
Pour mieux comprendre l’évolution réelle du marché du travail, la Dares a créé un indicateur statistique complémentaire, permettant de dissocier l’impact de ces inscriptions automatiques. Selon cet indicateur, « hors bénéficiaires du RSA et hors jeunes en parcours emploi, le nombre d’inscrits en catégorie A aurait légèrement diminué de 0,6 % en janvier.» Cela indique que, sans la prise en compte de ces nouvelles catégories, la situation du marché du travail serait en réalité plus stable.
L’ensemble des chômeurs, y compris ceux ayant une activité réduite (catégories A, B et C), a augmenté de 3,5 % par rapport à décembre 2024, pour atteindre 5,728 millions. Cependant, si on exclut les bénéficiaires du RSA et les jeunes désormais inscrits dans ces catégories, l’augmentation mensuelle ne serait plus que de 1,3 %.
Afin de mieux gérer cette situation et d’adapter les données aux spécificités des bénéficiaires du RSA, France Travail a introduit deux nouvelles catégories, F et G. Les allocataires du RSA non inscrits au 1ᵉʳ janvier 2025 ont été répartis dans ces catégories : la catégorie F pour les personnes éloignées de l’emploi et la catégorie G pour celles en attente d’orientation. « Fin janvier, 12 600 personnes étaient inscrites en parcours social (catégorie F) et 705 900 se trouvaient en attente d’orientation (catégorie G) », précise France Travail. Ces ajustements visent à mieux refléter les différentes situations des demandeurs d’emploi.
En ajoutant les nouvelles catégories aux chiffres des chômeurs traditionnels, on obtient un total de 7,205 millions de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail fin janvier. Ce chiffre inclut tous les inscrits des catégories A, B, C, D, et E, qui ont augmenté de 3,1 % par rapport au mois précédent. Cette augmentation du nombre d’inscrits suggère une dynamique de marché plus complexe, marquée par des ajustements administratifs et des évolutions dans les critères d’inscription au chômage.
