Le début d’année 2025 s’accompagne d’une mauvaise nouvelle pour l’emploi. Le taux de chômage a bondi en quelques mois, mettant un coup d’arrêt à la dynamique positive des dernières années. Cette hausse brutale inquiète autant les travailleurs précaires que les salariés en poste, confrontés à des vagues de licenciements et à une instabilité croissante du marché de l’emploi.
La France voit son nombre de demandeurs d’emploi progresser de 3,9 % au quatrième trimestre 2024, soit la plus forte augmentation observée depuis plus de dix ans, hors période Covid. Cette inversion de tendance met en péril l’objectif du gouvernement d’atteindre un taux de chômage de 5 % d’ici 2027.
L’Insee prévoit désormais un taux de 7,6 % à mi-2025, tandis que la Banque de France anticipe une hausse pouvant atteindre 8 % en 2026. L’Observatoire français des conjonctures économiques partage ce constat et table sur une dégradation continue du marché du travail.
Des travailleurs plongés dans l’incertitude
Les premiers touchés par cette remontée brutale du chômage sont les jeunes et les travailleurs précaires. Rowan Vienn, 25 ans, cherche un emploi dans le prêt-à-porter depuis plusieurs mois sans succès. Il déplore un marché saturé et des recrutements gelés dans de nombreuses enseignes.
Mamadou, 22 ans, espérait décrocher un poste en restauration ou en boulangerie, mais constate que les opportunités se raréfient, de nombreuses entreprises ayant fermé leurs portes ou réduit leur personnel.
Dans l’industrie, la situation est encore plus alarmante. Jack Roux, salarié chez Michelin depuis 24 ans, redoute l’avenir après l’annonce de la fermeture des sites de Vannes et Cholet, touchant plus de 1 200 travailleurs.
Ce quinquagénaire s’inquiète de retrouver un emploi à son âge, dans un bassin d’emploi où les licenciements se multiplient. À Strasbourg, Sandrine, 53 ans, est contrainte de quitter l’usine Dumarey avec plus de 200 autres ouvriers licenciés. Elle ne se voit plus retravailler dans l’industrie et peine à imaginer une reconversion dans un autre secteur. Des témoignes auprès de nos confrères d’Actu.fr qui reflète une situation plus que tendue.
Des facteurs économiques et structurels qui favorisent la hausse du chômage
Plusieurs éléments expliquent cette dégradation du marché du travail. La croissance économique ralentit, affectant les embauches et fragilisant les entreprises, notamment dans l’industrie et le commerce. Les fermetures d’usines se multiplient, entraînant des plans sociaux de grande ampleur.
Les grandes enseignes du commerce sont également impactées par la baisse de la consommation des ménages, réduisant le nombre de postes disponibles. À ces difficultés s’ajoutent les tensions internationales, l’inflation et la crise énergétique, autant de facteurs qui freinent l’investissement et pénalisent le marché du travail.
L’inquiétude grandit chez les travailleurs, qui redoutent une aggravation du chômage en 2025. Les incertitudes restent nombreuses quant à la capacité du gouvernement à inverser cette tendance. Certaines mesures, comme le renforcement de la formation professionnelle et des incitations à l’embauche, sont évoquées, mais pourraient ne pas suffire à redonner confiance aux entreprises.
Pendant ce temps, de nombreux Français tentent de se réorienter vers des secteurs moins exposés aux difficultés économiques, mais la reconversion professionnelle reste un défi, notamment pour les travailleurs seniors.
Le début d’année confirme ainsi une reprise brutale du chômage, qui pourrait marquer durablement le marché de l’emploi en France. Les prochains mois seront décisifs pour tenter d’endiguer cette crise et éviter une explosion du nombre de demandeurs d’emploi.