Le nombre de chômeurs en France a désormais franchi le cap des 2,3 millions. Le chiffre a augmenté de 64 000 personnes, soit une hausse de 7,4 % au troisième trimestre de 2023.
Il était prévisible que les indices du chômage en France allaient repartir en hausse avec la situation économique au ralenti qui prévaut. C’est désormais chose établie avec les chiffres publiés par l’Insee, mercredi 15 novembre, et qui font ressortir une augmentation non négligeable de 7,4% de la population active au troisième trimestre de l’année 2023. L’inquiétant, ce sont les données publiées qui suggèrent une hausse durable. En effet, au deuxième trimestre, le taux de hausse relevé est de 7,2%. Ce qui veut dire qu’entre le deuxième et le troisième trimestre, le taux a enregistré une hausse de 0,2%.
Face à un tel développement, le gouvernement n’a pas manqué de réagir pour tenter t’atténuer l’effet d’annonce et tenter d’expliquer que la situation n’est pas propre à la France, en brandissant la conjoncture internationale et les conditions économiques qui prévalent à travers le monde.« On pouvait s’attendre à une telle hausse compte tenu du ralentissement de l’économie mondiale », a réagi sans attendre le ministre du Travail, Olivier Dussopt. Il affirme, en outre, rester « entièrement mobilisé » face à cette augmentation qu’il espère « ponctuelle ». « Au troisième trimestre, le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) a progressé de 64 000 à 2,3 millions de personnes », avait noté l’Institut national de la statistique et des études économiques dans son communiqué rendu public pour la circonstance.
Il faut dire que même si ce chiffre n’a pas encore égalé le pic enregistré en 2015, toujours est-il qu’il se situe déjà au niveau enregistré au deuxième trimestre de l’année 2022. Et la tendance durable à la hausse pour cette année 2023 n’est pas de nature à rassurer les spécialistes, surtout que l’inflation demeure à son taux dissuasif qui n’augure pas une relance de l’activité économique, du moins dans un avenir très proche.
Un autre détail tout aussi préoccupant, c’est que chez les jeunes, les indices du taux de chômage sont aussi hauts. Dans le détail, sur le trimestre, le taux a augmenté de 0,7 point pour les 15-24 ans, à 17,6 %, presque à son niveau d’un an auparavant (-0,1 point). Pour les 25-49 ans, il augmente de 0,2 point sur le trimestre et de 0,3 point sur un an, à 6,7 %. Enfin, pour les 50 ans ou plus, le taux de chômage est stable sur le trimestre et sur un an, à 5,1 %.
La hausse du chômage s’annonce durablement pour 2024
Mais qu’en sera-t-il de la situation projetée pour 2024 ? La Banque de France table, dans ses prévisions, sur un taux de chômage de 7,5 % en 2024, et de 7,8 % en 2025. De son côté, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) prévoit une hausse plus nette du taux de chômage, qui passerait de 7,4 % cette année à 7,9 % l’an prochain. En clair, il confirme la tendance durable à la hausse appréhendée.
C’est dire que bien des espoirs reposent sur l’accord signé récemment entre les syndicats (CFDT, CFTC et FO) et le patronat et qui prévoit de petites avancées pour les chômeurs, en contrepartie d’une baisse des cotisations patronales. Ce qui pourrait inciter les employeurs à se relancer et, par conséquent, maintenir au moins leurs travailleurs à leur poste et au mieux la relance de l’embauche. Mais il faudrait d’abord que cet accord soit validé par le gouvernement, qui se retrouve contrarié dans ses objectifs concernant le plein emploi.
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