Le gouvernement d'Elisabeth Borne avait décidé de réaliser des économies dans tous les domaines en vue de diminuer le déficit budgétaire. La réduction de l’enveloppe du chômage des seniors fait partie des pistes envisagées par ce gouvernement pour économiser de l'argent.
Ce gouvernement a donc décidé de durcir les règles d’indemnisation du chômage pour les seniors. Bruno Le Maire et le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, avaient indiqué, en novembre, que tous les dispositifs qui nourrissent l’indemnisation du chômage doivent être revus. Bruno Le Maire visait particulièrement l’ensemble des avantages dont bénéficient les plus âgés.
Le départ d'Elisabeth Borne et son remplacement par Gabriel Attal n'ont pas enterré ce projet. En effet, la durée d'indemnisation des seniors fait partie de la négociation sur l'emploi des seniors engagée en décembre et qui se poursuivra jusqu'en mars. Ces négociations gouvernement - syndicats se sont annoncées serrées, étant donné que Matignon avait fait part, le 27 novembre, de sa décision de différer l’agrément de la convention sur l’Assurance chômage, à la suite de l’accord du 10 novembre.
La prime de retour à l'emploi pour endiguer le chômage des seniors
Pour le gouvernement, cette convention est incomplète sans le volet qui parle de l'indemnisation des seniors, à travers laquelle le gouvernement veut des économies en en raccourcissant la durée de 27 mois actuellement à 18 mois, comme c'est le cas pour les autres catégories.
Officiellement, cela va inciter ces personnes âgées à retrouver un emploi. Afin de compenser le raccourcissement de la durée d'indemnisation, le député Renaissance Marc Ferracci, proche d'Emmanuel Macron, propose d'accorder aux seniors une prime proportionnelle au montant de leurs droits restants à l'allocation chômage. « J'ai proposé une prime de retour à l'emploi pour les salariés au-delà d'un certain âge, qui leur permettrait de compenser la décote salariale qu'ils subissent » souvent par rapport à leur emploi précédent, a indiqué le 23 janvier ce député.
Marc Ferracci, qui a inspiré les ordonnances de travail de 2017 et la première réforme de l'assurance chômage en 2019, indique que la durée d'indemnisation des chômeurs de plus de 55 ans doit être ramenée au même niveau que celle des demandeurs d'emploi plus jeunes, c'est-à-dire 18 mois au lieu de 27 mois. Il estime que la prime qu'il propose serait plus élevée et que le chômeur senior retrouverait un emploi plus vite, puisque son montant correspondrait au cumul du reste de ses droits, à verser en deux fois, lors de sa prise de poste et six mois plus tard.
