Le chèque énergie, dispositif d’aide destiné aux ménages modestes pour payer leurs factures énergétiques, va connaître des modifications en 2025. La loi de finances adoptée récemment prévoit des ajustements dans les critères d’attribution ainsi que dans les modalités d’utilisation de cette aide, dont le montant varie entre 48 et 277 euros.
Jusqu’à présent, les foyers éligibles étaient identifiés automatiquement grâce à leur revenu fiscal de référence et la taxe d’habitation, qui permettait de déterminer la composition du ménage. Mais la suppression définitive de cette taxe a perturbé le système en 2024, entraînant l’oubli d’environ un million de ménages. Pour pallier ce problème, l’administration fiscale a mis en place un guichet permettant aux oubliés de réclamer leur aide jusqu’au 31 décembre.
Un nouveau mode de sélection des bénéficiaires du chèque énergie
En 2025, la méthode de sélection évolue. Le revenu fiscal de référence restera un critère, mais il sera désormais croisé avec le numéro de point de livraison, un identifiant unique des compteurs d’électricité. Cependant, cette solution ne garantira pas une couverture totale des foyers éligibles. « Aux dernières nouvelles, on m’a expliqué que la méthode allait marcher pour 4 millions de personnes, mais que pour 1,5 million de ménages, ce ne sera pas automatique », a indiqué Françoise Thiebault, coordinatrice énergie du Conseil national des associations familiales laïques, citée par MoneyVox.
Un nouveau guichet de réclamation sera donc mis en place, comme en 2024, mais la question d’une meilleure communication reste en suspens. Beaucoup de foyers ignorent encore leur éligibilité et risquent de passer à côté de cette aide.
Une baisse de budget et des délais d’envoi rallongés
L’enveloppe budgétaire allouée au chèque énergie diminue également. Selon un amendement au projet de loi de finances, les crédits de paiement passent de 900 millions à 615 millions d’euros, soit une baisse de 22 %. Cette réduction s’explique par la révision des critères d’attribution, qui devrait entraîner une diminution temporaire du nombre de bénéficiaires la première année.
Autre changement, la période d’envoi du chèque sera décalée. Habituellement distribués entre mars et avril, les chèques ne seront expédiés qu’au second semestre, probablement en juin. Cette évolution risque de poser problème pour les foyers qui comptaient sur cette aide dès le printemps pour faire face à leurs factures énergétiques.
Enfin, l’utilisation du chèque sera restreinte aux seules factures d’énergie. Jusqu’à présent, il pouvait aussi être utilisé pour financer des travaux de rénovation énergétique, une possibilité qui disparaîtra en 2025. Selon les chiffres de 2023, 94,4 % des chèques ont été utilisés pour régler des factures, rendant cette évolution relativement marginale pour la plupart des bénéficiaires.
Des incertitudes persistent sur certains points, notamment les plafonds de revenus pour être éligible ou la prolongation des protections liées au chèque énergie au-delà du 30 avril. Ces détails devront être clarifiés dans les prochains mois.