Chaque année depuis 2018, des millions de Français reçoivent automatiquement le chèque énergie entre avril et mai. Cette année 2024, les choses se dérouleront différemment pour à peu près un million de ménages.
En raison d'un couac administratif non anticipé, le versement du chèque énergie 2024 risque de faire des perdants. Les associations de protection des plus fragiles, qui ont alerté le gouvernement sur ce bug, parlent d'un million de ménages dans cette situation. Il s'agit des foyers devenus éligibles en 2023, mais dont l'éligibilité ne peut être déterminée en raison de l'indisponibilité des données de la taxe d'habitation de 2022 déclarées en 2023. Pour rappel, c'est à la base de cet impôt, supprimé en 2023, qu'est calculée en partie l'éligibilité au chèque énergie.
En réponse à cette préoccupation, le ministre de l'Économie avait promis, en février dernier, des guichets de réclamation en ligne pour les lésés. En d'autres termes, les Français nouvellement éligibles ne vont pas recevoir le chèque énergie automatiquement. Ils devront le demander eux-mêmes via une plateforme dédiée. Selon Bruno Le Maire, celle-ci sera mise en place à la fin avril, soit après l'achèvement de la campagne d'envoi automatique du chèque énergie.
À ce propos, le ministre, interrogé par le site Actu.fr, a fait savoir que les chèques d’énergie seraient envoyés aux bénéficiaires entre le 2 avril et 25 avril. Au terme de cette étape, toutes les personnes lésées pourront donc procéder à la demande du chèque à partir de la mi-mai. Rappelons, par ailleurs, que ce problème technique ne fait pas que des perdants. En effet, un million de personnes qui ont bénéficié du chèque énergie en 2023, mais qui ont perdu leur éligibilité en 2024, recevront quand même cette aide. La bonne nouvelle, c'est qu'aucun remboursement ne leur sera demandé.
Le montant du chèque énergie 2024
Cette année encore, le montant du chèque énergie restera inchangé malgré les appels des associations et la hausse des tarifs de l'énergie. Celui-ci peut aller de 48 euros à 277 euros. Plus un foyer compte de personnes ou plus ses revenus sont modestes, plus le montant de cette subvention sera élevé. Concrètement, le montant se base sur le niveau de RFR/UC (revenu fiscal de référence par le nombre d'unités de consommation du ménage).
La première personne du foyer est comptée comme 1 UC, la deuxième personne comme 0,5 UC, et toutes les autres personnes comme 0,3 UC chacune. Ainsi, pour une personne seule (1 UC), le montant de cette aide sera de 194 euros, si le RFR/UC est inférieur à 5 700 euros. Pour un couple (1,5 UC) dont le RFR/UC est inférieur à 5 700 euros, le montant sera de 240 euros.