Après l'annulation du chèque alimentaire confirmée par Bruno Le Maire en janvier dernier, de nombreuses alternatives sont proposées par les députés et les associations pour lutter contre la précarité alimentaire en France. La plus récente est celle de la carte alimentaire.
En raison de l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat, les foyers modestes se retrouvent contraints de changer leurs habitudes de consommation pour boucler leurs fins de mois. Selon une étude publiée en novembre 2023 par Harris interactive, pas moins de 44% des Français ont dû réduire leurs dépenses alimentaires en raison de la hausse des prix. Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) fait un constat encore plus alarmant : près d'un tiers des Français seulement peuvent se permettre une alimentation équilibrée.
Les deux tiers restants se retrouvent, donc, contraints de se passer de certains produits alimentaires essentiels, à l'instar de la viande, des fruits et des légumes. Toujours selon Credoc, 1 Français sur 6 ne mange pas à sa faim. La situation s'est notamment aggravée avec le retrait du chèque alimentaire promis par Macron. Toutefois, une proposition pour venir aux ménages les plus touchés par l'inflation alimentaire a été formulée par Guillaume Garot.
Vers la mise en place de la « carte alimentaire durable » ?
Pour limiter l'impact de l'inflation sur les habitudes alimentaires des ménages modestes, l'ancien ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, actuellement député socialiste de la Mayenne, suggère la mise en place d'une carte alimentaire durable. Il s'agit d'un dispositif assez similaire au chèque alimentaire qui permettrait, selon lui, aux citoyens démunis de se procurer des aliments frais issus de l'agriculture locale. Concrètement, cette carte fonctionnerait comme une carte de crédit qui sera créditée d'un montant spécifique chaque mois. Les bénéficiaires pourraient alors l'utiliser pour payer leurs courses.
Guillaume Garot explique que cette carte permettra, si elle est mise en place, l'accès à des produits bio à plus de 10 millions de Français qui ne mangent pas à leur faim. Elle permettrait, par ailleurs, d'encourager la production agricole locale. Cette proposition entrera en commission le 14 février, avant d'être examinée par l'hémicycle le 29 du même mois. Le député socialiste compte lancer une expérimentation dans dix communes, puis généraliser son projet à l'ensemble du territoire si les résultats sont concluants.