Chauffage : les chaudières à gaz gagnent du terrain et les pompes à chaleur reculent, voici pourquoi

Les chaudières à gaz attirent grâce à des coûts d’installation bien inférieurs à ceux des pompes à chaleur, tandis que la baisse des prix du gaz renforce leur attractivité. Toutefois, elles restent plus polluantes, et leur impact environnemental pose question. Le développement du gaz vert est envisagé comme une solution d’avenir.

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Un montage photo d'(une chaudière à gaz et d'une pompe à chaleur pour évoquer le chauffage
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La question du mode de chauffage est toujours posée en France. Alors que les pompes à chaleur étaient perçues comme la solution idéale pour réduire les émissions de CO2, les chaudières à gaz connaissent une résurgence inattendue en 2024. Selon la Fédération française du bâtiment, leurs ventes ont progressé de 15 %*cette année. Une tendance qui soulève des questions sur les priorités des consommateurs en matière de chauffage et sur les défis de la transition énergétique.

Le principal argument en faveur des chaudières à gaz est leur coût. Contrairement aux pompes à chaleur, qui nécessitent un investissement pouvant aller jusqu’à 15 000 euros, une chaudière à gaz coûte en moyenne entre 2 000 et 5 000 euros, installation comprise. Ce différentiel, souvent décisif pour les ménages, explique le choix de nombreux consommateurs.

Par ailleurs, le prix du gaz a fortement baissé depuis les pics atteints en 2022. À l’époque, le mégawattheure coûtait jusqu’à 244 euros sur les marchés, contre environ 45 euros aujourd’hui. Cette baisse rend les chaudières à gaz plus compétitives, en particulier pour remplacer d’anciennes installations au fioul, jugées encore plus coûteuses et polluantes.

En revanche, les aides publiques comme MaPrimeRénov’, censées encourager l’adoption de pompes à chaleur, sont critiquées pour leur complexité administrative. Depuis son lancement, ce dispositif a subi pas moins de 12 réformes en quatre ans. Cette instabilité a découragé de nombreux consommateurs, contribuant à une baisse des ventes de pompes à chaleur de 14 % en 2023. Cette tendance ne devrait pas s’améliorer en 2024.

Les impacts environnementaux en question

Cependant, l’adoption accrue des chaudières à gaz pose des défis environnementaux. Ces installations génèrent davantage d’émissions de CO2, un point problématique dans un pays comme la France, où l’électricité est largement décarbonée grâce à l’énergie nucléaire. De plus, une partie du gaz utilisé est importée sous forme liquéfiée, alourdissant son empreinte carbone.

Pour atténuer ces impacts, le développement du gaz vert est présenté comme une alternative prometteuse. Produit à partir de déchets organiques et agricoles, ce gaz a une empreinte carbone cinq fois inférieure à celle du gaz traditionnel. Toutefois, son usage reste marginal en France, avec seulement quelques sites de production actifs. Les autorités espèrent porter cette part à 10 % de la consommation nationale d’ici 2030, un objectif ambitieux, mais encore éloigné.

Le chauffage entre pragmatisme économique et transition écologique

La résurgence des chaudières à gaz reflète les tensions entre coûts immédiats et objectifs climatiques à long terme. Pour de nombreux foyers, elles constituent une solution abordable et accessible face à la hausse des prix de l’énergie et à la complexité des subventions. Néanmoins, cette tendance va à l’encontre des efforts de décarbonation prônés par le gouvernement.

Alors que la transition énergétique nécessite des investissements massifs, le retour en grâce des chaudières à gaz met en lumière les dilemmes auxquels les consommateurs sont confrontés. Le défi reste de concilier les impératifs économiques avec des solutions durables, sans pénaliser les ménages les plus modestes.

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5 réflexions au sujet de “Chauffage : les chaudières à gaz gagnent du terrain et les pompes à chaleur reculent, voici pourquoi”

  1. Le gouvernement pousse pour l’installation de PAC,alors que l’urbanisme mets des bâtons dans les roues à cause des nuisances sonores et que c’est pas très beau dans l’environnement

  2. Ce comportement des Français (sauf dans quelques régions au climat très doux en hiver) ont parfaitement raison: les pompes à chaleur ont en général une consommation d’énergie électrique élevée
    dès qu’il fait un peu froid. J’ai pu le vérifier dans la région de Dijon cette fin d’automne car j’ai la chance de disposer à la fois d’une pompe à chaleur PAC d’air-air de 14kw depuis 10 ans et d’une chaudière au gaz de 23kw (même pas à condensation) depuis 23 ans. Étant abonné chez un prestataire qui me fournis chaque jour par internet le volume et le coût de mes consommations électrique et gaz, environ 25 centimes ttc pour le kw d’électricité et environ 10 centimes ttc pour le kw de gaz, le constat est accablant pour la consommation électrique, vraiment déraisonnable pour la pompe à chaleur dès qu’il fait moins de +8°C de température minimale la nuit. Cette année, pour chauffer environ 130m2 des pièces que j’utilise dans un pavillon de 23 ans bien isolé pour l’époque en Promotelec (10 cm de polystyrène polystyrène sur les murs, 20cm de laine de roche sous le toit, double vitrage avec des joints de portes et fenêtres en pvc de bonne qualité), j’ai fait l’expérience cette année de chauffer avec la PAC jusqu’au 18 novembre pour faire des mesures quotidienne avec un chauffage volontairement fixé jour et nuit à 23 °C : (en dehors de cette expérience, j’utilise un thermostat pour réduire la température la nuit ou pendant que bous travaillons), Le bilan sur la 1erz moitié de novembre est d’un coût 30% plus élevé avec l’électricité que le gaz, et un air beaucoup plus agréable et moins humide avec le gaz pour la même température. De crainte que la TVA d’installation pour le gaz ne reste plus à 5.5%, nous avons fait des devis pour remplacer notre chaudière gaz: 4200€ ttc pour installer une chaudière gaz à condensation (chauffage+eau chaude) de 36 Kw pouvant réduire sa puissance à 8kw lorsqu’il ne fait pas trop froid, et par comparaison, 15000€ ttc pour installer une pompe à chaleur air-eau de 16kw maximum (moins quand il fait plus froid et que le COP est alors moins élevé) au lieu de nos 23kw actuels, branché sur nos radiateurs existants, donc nous choisissons naturellement de rester au gaz, bien plus économique et bien plus confortable dans la maison. Les malheureux qui font le choix de la PAC et de l’électricité constater ont, soit que nous continueront à devoir faire de l’électricité au gaz, voir au charbon comme à St Avold l’hiver, soit que par manque de nouvelles centrales nucléaires prêtes à temps, on a vu le retard de livraison du 1er EPR, le gouvernement rationnera l’électricité l’hiver en réduisant la puissance des compteurs à 2 ou 3 kw à distance avec les compteurs linky et que les ménages ayant une PAC devront couper complètement le chauffage l’hiver lorsqu’il fait le plus froid… Dans ce contexte merci aux écolos et merci au gouvernement de conseiller l’usage de la PAC lorsque le pays n’en a PAS les moyens !

  3. Cela incite à proposer une augmentation importante des taxes sur les énergies fossiles.
    Le porte monnaie est plus important que la planète, on marche sur la tête.
    Une courbe COP temperature serai intéressant.
    La comparaison des énergies primaires vs kw thermique.
    Il faut des études académiques pour trancher, ça ne coûte rien pour le budget de l’état de faire 4 ou 5 maisons identiques et d’essayer des systèmes de chauffages différents.

  4. Je précise également (cf commentaire précédent sur l’expérience comparative pac/gaz menée dans la région de Dijon pendant les 15 premiers jours de novembre à 23 °C constants, que les vendeurs semblent sous-estimer la puissance de PAC nécessaire pour passer les mois les plus froids de l’hiver sans baisse de la température intérieure (pour beaucoup de vendeurs, c’est au propriétaire du logement d’assurer (avec les moyens financiers qu’il n’a pas, ou n’a plus après avoir payé sa très chère PAC)… Ainsi en donnant à plusieurs IA des caractéristiques très détaillées de tous les constituants de l’isolation de mon pavillon, ainsi que le modèle et les caractéristiques exactes en terme de COP fonction de la température de ma PAC d’air-air de 14kw et de ses 7 splits de 2500w, en donnant aussi tous les historiques des moyennes de température quotidienne mini et maxi à Dijon en demendant de faire une moyenne sur les dernières années jour par jour sur les minimales et maximales, les IA sont arrivées à la cinclusion qu’il n’était PAS possible avec ma PAC à Dijon, de maintenir pendant les mois de décembre, janvier et février tous les jours du mois une température de 23°C.. d’où la plus grande vigilance conseillée aux futurs acquéreurs de PAC dans de nombreuses régions de France, sur le sous-dimensionner des PACs que risque de proposer le vendeur ! Argument de plus pour utiliser une chaudière au gaz à condensation avec un thermostat programmable idéalement relié à internet pour anticiper les changements de température (nous avons payé le nôtre 160€), et si le propriétaire en a les moyens, consacrer l’argent économisé en n’achètent pas une PAC mais une chaudière au gaz pour mieux isoler son logement !

  5. Pour plus de précision et réponses aux interrogations de vVDB, les tests ont été faits en comparant en mode chauffage ma PAC d’une dizaine d’années: Mitsubishi MXZ-8A 140VA de 14kw (4kw électriques) et à 25°C intérieur, au niveau du COP j’ai retrouvé dans le manuel technique constructeur (conversion °C.W.B->COP) les informations suivantes: À -5°C un COP=2.24; à 0°C un COP=2.45, à 5°C un COP=3.22, à 10°c un COP=3.71, et à 15°C un COP=4.13 … La comparaison PAC air-air / chaudière à Gaz étant faite avec ma chaudière Saunier-Duval de 23 ans de 23KW (sans condensation), modèle: THEMA F AS23E.
    Il convient de noter que la chaudière Gaz à condensation de 36KW qui va la remplacer est non seulement compatible avec le gaz de ville actuel mais aussi avec le bio-gaz. Je me permet aussi d’indiquer que le pavillon étant dans une commune équipée d’un réseau de distribution d’eau chaude, avec actuellement une chaufferie communale bois/Gaz, il est possible que dans une quinzaine d’années, l’alternative pertinente pour remplacer cette nouvelle chaudière gaz, soit de se raccorder au réseau de chaleur communal, lorsque dernier bénéficiera des micro-centrales nucléaires qui finiront, peut-être? par remplacer nos chaufferies urbaines qui tentent aujourd’hui de brûler de plus en plus de bois (du Morvan), alors que nous avons besoin de conserver nos arbres qui constituent des puits de carbone indispensables pour lutter contre le réchauffement climatique…

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