Le gouvernement, à travers les ministres de l’Économie et de la Transition énergétique, a réuni, jeudi, les acteurs économiques pour les instruire de l’urgence à concrétiser des mesures pour faire face aux conséquences du changement climatique. Trois initiatives portées par l’État à mettre rapidement en place ont été dictées.
Face à l’urgence des dérèglements climatiques, le gouvernement semble bien décidé à mettre la pression sur les entreprises, afin d’en anticiper les aléas sur la vie quotidienne du citoyen, mais aussi éviter des charges à la trésorerie. C’est dans cette perspective que Bruno Le Maire et Christophe Béchu, respectivement ministres de l’Économie et de la Transition écologique, ont réuni des représentants des organisations patronales et syndicales, ainsi que des représentants des filières économiques les plus exposées au changement climatique, notamment le tourisme, l'industrie, la construction/BTP, l'eau, la logistique, le commerce, les transports, l'énergie et les assurances.
Un conclave durant lequel le locataire de Bercy a instruit de « lancer les travaux sur l'adaptation des entreprises au changement climatique ». Les catastrophes climatiques « créent des souffrances pour nos compatriotes. (...) Nous ne pouvons pas attendre, et il ne suffit pas de fixer des grands plans : il faut prendre des décisions immédiates (...) afin d'anticiper pour protéger et faciliter la vie de nos compatriotes », a expliqué le ministre.
Les trois mesures annoncées par Bruno Le Maire
Pour fixer le cap à son auditoire, Bruno Le Maire a annoncé trois mesures dans le sillage d’une feuille de route désormais balisée. Il s’agit, en premier lieu, de la création de prêts verts garantis par l’État (PVG) pour faciliter les investissements d’adaptation et de transition écologique des entreprises. Ensuite, tous les nouveaux investissements et tous les travaux de rénovation devront prendre en compte le changement climatique (réflexe adaptation).
Enfin, il est réclamé à toutes les grandes entreprises essentielles l’élaboration d’un plan d’adaptation au réchauffement climatique, afin de garantir que ces équipements vitaux résistent aux fortes chaleurs, inondations, tempêtes et sécheresses, résume un communiqué gouvernemental, diffusé au terme de la rencontre.
La SNCF, EDF et RTE particulièrement interpellées
« Il est indispensable de ralentir le réchauffement climatique. Il est tout aussi indispensable de s’adapter dès maintenant à ses conséquences, que nous constatons déjà : canicules, sécheresses, inondations, fortes tempêtes, submersions marines... », a expliqué Bruno Le Maire en orientant un regard particulier vers la SNCF, EDF et RTE. « Nous fournissent d'ici fin 2024 un plan détaillé d'adaptation au changement climatique », a-t-il exigé.
« Je ne veux pas que ces équipements vitaux puissent être menacés par des fortes chaleurs, des inondations et des tempêtes, a-t-il justifié. Nous devons planifier les décisions, les travaux, les investissements correspondants ». Le ministre n’a pas manqué d’interpeller large sur la question : « Je souhaite que cette commande ferme inspire les autres entreprises », a-t-il ajouté à l’adresse des PME. « Il est beaucoup moins coûteux de nous adapter maintenant que de réparer ou de réagir demain », a-t-il conclu.