D’après une récente étude publiée par la Fondation Abbé Pierre, plus de la moitié des Français (59%) ont enduré des conditions de chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures en 2022. Cette étude met en lumière une nouvelle forme de précarité résidentielle : la précarité énergétique estivale. L’étude souligne que 5,2 millions de logements sont considérés comme des passoires thermiques : impossibles à chauffer en hiver et se transformant en véritables sources de chaleur insupportable en été.
La précarité énergétique d’été est exacerbée par le réchauffement climatique et l’aggravation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur. Selon l’étude, en juin 2022, pas moins de 69% des Français ont souffert de températures excessives à l’intérieur de leur logement lors des périodes de canicule. Cette situation affecte particulièrement les personnes fragiles, à savoir les jeunes adultes et les personnes âgées.
Tout comme la précarité énergétique d’hiver, les conséquences de la précarité énergétique d’été sont multiples et touchent les domaines sanitaire, social, économique et environnemental. Selon la Fondation Abbé Pierre, les efforts déployés pour se rafraîchir à l’aide de douches ou d’appareils peuvent entraîner des factures d’eau et d’énergie élevées. De plus, la climatisation est considérée comme une fausse solution à la fois sur le plan économique et écologique.
Les conséquences de la précarité énergétique
Les températures élevées ont également des répercussions sur la santé, telles que des perturbations du sommeil, l’apparition ou l’aggravation de diverses pathologies, des problèmes de circulation sanguine, une perte d’autonomie chez les personnes âgées et un risque de déshydratation. Il est donc primordial de trouver des solutions durables et efficaces pour faire face à cette précarité énergétique estivale.
La Fondation Abbé Pierre met en évidence l’insuffisance du cadre réglementaire et législatif en vigueur. La réglementation environnementale RE2020 a introduit un indicateur, le degré-heure, afin de mesurer la durée et l’intensité de l’inconfort estival, mais cette mesure ne s’applique qu’aux nouvelles constructions. Pour le parc immobilier existant, le diagnostic de performance énergétique (DPE) devrait théoriquement inclure une évaluation du confort d’été, accompagnée de recommandations de travaux, rappelle l’étude. Cependant, cette évaluation n’a pas d’impact sur la note finale du DPE, ce qui ne favorise pas réellement la réalisation de travaux de rénovation visant à améliorer le confort d’été, estime la Fondation.
Les propositions de la Fondation Abbé Pierre
La Fondation Abbé Pierre met en avant diverses solutions pour remédier à cette situation. Elle recommande l’utilisation de l’architecture bioclimatique, qui permet de réguler naturellement la température à l’intérieur des bâtiments. Elle encourage également la végétalisation des villes, qui contribue à atténuer les effets de la chaleur. Pour protéger les locataires, la Fondation préconise aussi l’obligation pour les bailleurs sociaux d’installer des protections solaires.
En outre, la fondation propose d’aider les ménages à faire face aux surcoûts liés au refroidissement en leur fournissant des aides financières pour payer les factures d’énergie. Elle plaide également en faveur d’une meilleure prise en compte de la notion de confort d’été dans la législation française, afin d’assurer des conditions de vie optimales lors des périodes de chaleur intense.
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