Le président Emmanuel Macron, qui animait ce mercredi 12 juin une conférence au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, a abordé tous les sujets animant la scène politique et économique nationale, dont les principales réformes qui pourraient être remises en question par la situation politique actuelle. Devant les journalistes présents à l’Élysée, il a répondu, pendant deux heures, aux questions portant notamment sur le budget, les retraites, le chômage, l’assurance, le logement et autres questions politiques, comme les législatives anticipées.
Abordant la question du budget, Macron a affirmé maintenir le cap sur les mesures visant à réduire le déficit. Pour lui, « il est tout à fait évident qu'il faudra préparer un budget avec des réformes qui permettent de faire des économies, comme on l'a fait ces dernières années ». Dans l’optique de ramener ce manque à 4,1% à fin 2025, Emmanuel Macron dira que « la responsabilité budgétaire continuera d'être au cœur d'une majorité de gouvernement si c'est la majorité actuelle qui l'emporte avec des alliés ». Une question qui devra, ajoute-t-il, faire l'objet de discussions entre les forces qui sortiront de cette élection, de préférence via une « fédération de projets » entre des sociaux-démocrates, des écologistes, des démocrates-chrétiens, des gaullistes...
Au sujet des retraites, le président maintient leur indexation à l’inflation en fustigeant, au passage, les projets des autres partis qui ne font, selon lui, que « remettre le système de retraite en banqueroute ». Emmanuel Macron a estimé que « le pouvoir d'achat des retraités, ce n'est pas une variable d'ajustement pour nous ». De son côté, la réforme du chômage est totalement assumée par le président, qui l’a qualifiée d’indispensable. Cependant, au sujet de la hausse des impôts pour redresser les comptes, le président a rappelé son attachement au maintien de la baisse, mais il dira tout de même que « si certains dans la discussion veulent ouvrir tel ou tel levier, je ne peux pas le préempter aujourd'hui. Ça doit faire partie d'une discussion entre responsables ».
Il faut aussi retenir de l’intervention présidentielle que le tour de vis prévu par le gouvernement sur l’accès à l’assurance-chômage sera bel et bien maintenu. « C’est une réforme qui est importante pour le pays, qui est indispensable. (...) Je pense que l’idée de dire qu’on doit continuer de lutter contre l’inactivité, qu’on doit avoir une société de plein emploi, c’est une bonne chose », dira Emmanuel Macron, qui a profité de l’occasion pour faire son « mea culpa » sur « l’accès au logement des jeunes », considérant que le gouvernement n’a « pas assez avancé » sur la question.
Au chapitre de la victoire du RN aux dernières élections européennes, le président Macron a préféré anticiper sur le risque de voir Bardella prendre les leviers du pouvoir suite aux législatives anticipées de juin et juillet. Cette éventualité coûterait à la France « au moins 100 milliards d’euros par an », dit-il. Macron n’a pas non plus hésité à fustiger les « alliances contre nature » à « l’extrême droite » comme à « l'extrême gauche ».
Enfin, s’exprimant sur la dissolution de l’assemblée suite à la victoire de l’extrême droite, Macron a estimé que la décision était « nécessaire » pour « clarifier » les choses. Une décision qui tiendrait aussi dans « l'équation parlementaire difficilement tenable » qui a rendu « l'action moins lisible et ne nous a pas permis de bâtir des coalitions durables », expliquait-il, tout en appelant les socio-démocrates et la droite gaulliste à venir « nourrir cette cohérence » attendue après les élections.