Travailler seulement 166 jours par an et toucher jusqu’à 3 200 € nets par mois, sans diplôme obligatoire, voilà ce que propose le métier de dameur de pistes. Ce poste clé dans les stations de ski attire de nombreux candidats, mais les places sont rares. Travail de nuit, formation sur le terrain et emploi saisonnier, voici tout ce qu’il faut savoir sur cette profession exigeante et méconnue.
Après la fermeture des pistes, lorsque les derniers skieurs quittent la montagne, les dameurs prennent le relais. À bord de leurs imposantes machines, ils restructurent la neige pour offrir des pistes parfaitement préparées le lendemain. Leur rôle est crucial, car un skieur peut déplacer jusqu’à une tonne de neige par jour, rendant indispensable l’intervention des dameurs pour garantir des conditions optimales.
Le travail s’effectue généralement de 17h à 1h du matin, mais en cas de fortes chutes de neige, l’équipe doit intervenir entre 3h et 9h, juste avant l’ouverture des pistes. Isolés dans leurs engins, ces travailleurs évoluent pourtant en équipe, suivant un plan d’action précis pour couvrir l’ensemble du domaine skiable.
Une formation courte, mais un nombre de postes vacants limité
Contrairement à d’autres métiers de la montagne, aucun diplôme spécifique n’est requis pour devenir dameur. La plupart apprennent sur le terrain, en commençant par des postes dans les remontées mécaniques ou en observant les conducteurs expérimentés.
Il existe toutefois une certification professionnelle (CQP) de conducteur d’engins de damage, délivrée par Domaines Skiables de France (DSF). Cette formation courte, d’une à deux semaines, enseigne les bases de la sécurité, de la conduite et de l’entretien des machines. Cependant, les places sont limitées : environ 8 stagiaires par session seulement.
En France, 1 500 dameurs exercent cette profession, et le marché est très fermé. Chaque année, seulement 150 recrutements ont lieu, principalement pour compenser les départs à la retraite. 80 à 90 % des saisonniers voient leur contrat renouvelé d’une année sur l’autre, laissant peu de place aux nouvelles candidatures.
Une rémunération attractive pour un emploi saisonnier
Le salaire d’un dameur débutant varie entre 2 500 et 2 800 € nets par mois, avec des majorations pour le travail de nuit. Après dix ans d’expérience, cette rémunération peut atteindre 3 200 € nets, comme le précise le Figaro emploi. Un revenu intéressant, d’autant plus que l’activité dure six mois par an, de mi-novembre à fin avril.
Mais que font les dameurs le reste de l’année ? Certains restent en station pour l’entretien des infrastructures, d’autres travaillent dans le BTP, l’agriculture ou le transport, où leur expertise en conduite d’engins est précieuse.
Peu accessible, ce métier attire surtout des amoureux de la montagne et des machines. Entre isolement, travail de nuit et faible renouvellement des postes, il faut une réelle motivation pour décrocher un emploi dans ce secteur.
Pourtant, ceux qui réussissent à intégrer ce cercle fermé bénéficient d’un emploi technique et gratifiant, où la précision et le savoir-faire sont au cœur du quotidien. Un métier de l’ombre, mais indispensable pour garantir le plaisir des skieurs chaque matin.