Après une année 2023 déjà difficile, Castorama, l’enseigne emblématique du bricolage, fait face à une crise des ventes. Le secteur du bricolage, après une forte dynamique durant la période post-Covid, semble marquer une pause, et Castorama n’échappe pas à la tendance. Pour contrer cette baisse, la marque met en place un plan de transformation visant à adapter ses magasins et son modèle économique.
Le marché du bricolage en France traverse une période délicate, avec un recul des ventes de 7,5% sur un an. Cette tendance est amplifiée par la baisse des transactions immobilières, avec une diminution de 20% entre 2023 et 2024. Après l’effervescence des rénovations durant la pandémie, les Français semblent moins enclins à se lancer dans des travaux, impactant directement les enseignes de bricolage comme Castorama. Même Leroy Merlin, leader du secteur, voit ses ventes baisser de 3,2% en 2024. Cependant, c’est bien Castorama qui souffre le plus, avec une chute de 6,6% de ses ventes en 2024, après une baisse de 5,9% l’année précédente.
Une stratégie de réajustement : révision des magasins et focus sur l’e-commerce
Pour redresser la situation, Castorama a lancé un plan de réorganisation qui touche une trentaine de magasins parmi les moins rentables. L’objectif est de réduire la surface de vente et de moderniser les espaces commerciaux pour les rendre plus attractifs. Dans certains cas, les magasins seront intégrés sous l’enseigne sœur Brico Dépôt, qui bénéficie d’un positionnement plus discount et qui attire un public plus sensible aux prix. Parallèlement, Castorama mise également sur le renforcement de son e-commerce et l’accélération de sa marketplace, lancée en 2024, pour capter une part plus importante du marché en ligne.
Un autre axe important du plan de transformation est la captation de la clientèle professionnelle, encore faible pour l’enseigne, représentant seulement 5% de ses ventes en France. En élargissant son offre aux professionnels et en adaptant ses services, Castorama espère augmenter ses revenus et diversifier sa base client.
Un avenir incertain pour Castorama avec les risques liés à MaPrimeRénov’
Cependant, la situation pourrait se compliquer davantage avec la fin possible de MaPrimeRénov’, l’aide à la rénovation énergétique pour les particuliers. Un amendement à une loi anti-fraude, visant à exclure les prestataires non labellisés RGE, pourrait exclure les enseignes de bricolage comme Castorama du dispositif. La fin de cette aide serait un coup dur pour l’enseigne, car le service de prise en charge des travaux de rénovation énergétique génère une fréquentation importante en magasin et booste la vente de produits.
Castorama doit relever un double défi : redresser ses magasins physiques tout en développant ses activités en ligne. Dans un secteur en pleine mutation, l’enseigne doit s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs et naviguer dans un environnement économique incertain.
