La restructuration du groupe Casino laissera des séquelles chez les employés. Très attendu, le nouveau plan social de la nouvelle direction vient enfin de tomber après un long suspense : plus de 3000 postes d’emploi menacés de suppression, envisage la nouvelle équipe dirigeante.
Un véritable coup de froid pour les collectifs salariés du groupe Casino. Ce matin de mercredi 24 avril, la nouvelle direction, à sa tête Philippe Palazzi, vient de dévoiler son plan social. Un plan douloureux pour les salariés, mais indispensable pour la survie de l’enseigne. La mise en place d’un « large plan de transformation devenu indispensable pour assurer la pérennité du groupe et le redresser […] impliquerait la suppression nette de 1 293 à 3 267 postes au maximum », a dévoilé Casino dans son communiqué diffusé ce matin.
La sentence est lourde, mais « il est vital pour le groupe d’adapter la taille de ses fonctions support dans ses différents sièges ainsi que son réseau logistique », explique la nouvelle direction du groupe. Cette dernière laisse entendre une nouvelle réorientation dans la stratégie de l’enseigne à promouvoir la proximité pour relancer le groupe sensiblement démembré avec les nombreuses cessions consenties sur ses espaces. L’adaptation du groupe au nouveau contexte est « indispensable », au vu de « sa situation financière et de son recentrage sur les magasins de proximité », explique encore la nouvelle direction.
Un premier face-à-face avec les comités sociaux le 6 mai
La mise en œuvre du plan est imminente. Et les nouveaux propriétaires menés par l’homme d’affaires tchèque, Daniel Kretinsky, associé à Marc Ladreit de Lacharrière, le fondateur de la holding Fimalac, et au fonds de dette britannique Attestor, veulent visiblement en finir au plus vite avec cette épineuse transition qui passera par des tractations serrées en vue avec les partenaires sociaux du groupe.
« Les comités sociaux et économiques des sociétés concernées du groupe ont été convoqués le 24 avril pour une réunion prévue le 6 mai 2024 au cours de laquelle leur sera présenté ce projet de transformation et sera initiée une procédure d'information - consultation préalable », mentionne d’ailleurs le communiqué. La restructuration massive des entités de l’enseigne « impose » un tout aussi vaste programme de départs volontaires.
Dans l’immédiat, ce sont 1 293 postes d’emploi qui seraient à supprimer dans les différentes bases du groupe, comme le laisse entendre la fourchette des départs annoncés dans le communiqué. Le siège le plus touché serait logiquement la base historique du groupe en France, où la nouvelle direction prévoirait la réduction autour de 500 postes d’emploi. La nouvelle direction de Casino veut « une organisation plus intégrée grâce à la mise en commun de fonctions support transverses », pour parvenir à « mutualiser un certain nombre de fonctions qui ne sont pas en contact direct avec les clients dans les magasins », énonce le communiqué.