Casino, ce géant de la distribution employant plus de 50 000 personnes en France et 200 000 à travers le monde, se retrouve dans une impasse financière majeure. Confronté à une dette colossale de près de 6,5 milliards d'euros, il n'arrive plus à couvrir ses obligations financières.
Pour rappel, Casino a cédé plusieurs de ses magasins à d'autres enseignes. Pour sauver le groupe, un plan de sauvegarde a été présenté devant le tribunal de commerce de Paris. Le verdict sera rendu ce lundi après-midi. Si ce plan est validé, Casino pourra officiellement changer d'actionnaire. De quoi acter la vente de 288 magasins, hyper et supermarchés à Intermarché, Auchan et Carrefour.
Mais si le tribunal rejette ce plan, Casino sera en cessation de paiement. Il faut dire que l'enjeu est tellement important que le tribunal avait reporté les deux précédentes audiences. En effet, le volet social du plan de sauvegarde est toujours jugé insuffisant par les syndicats, qui estiment que 6 000 salariés sont menacés. Ces derniers ne trouvent pas de réponses aux nombreuses questions qu'ils se posent sur leur avenir. « Au mieux, ils nous prennent pour des c*ns, au pire, ils sont incompétents », déclarent les représentants des salariés.
Les futurs repreneurs, de leur côté, estiment qu'il « est trop tôt pour négocier ». Ils assurent, cependant, qu'ils feront « mieux que le strict minimum légal ». Ainsi, l'avenir du groupe est suspendu à la décision du tribunal. Il n’est pas dit, en effet, que l’entreprise ne finirait pas en liquidation judiciaire. Mais le futur directeur général, Philipe Palazzi, appelé à prendre ses fonctions effectives en mars, ne semble pas du tout accorder le moindre crédit à un tel scénario. Lui, il se veut déjà dans cet autre pari titanesque qui l’attend avec ses nouveaux collaborateurs.
Philippe Palazzi arrivera-t-il à sauver Casino ?
Sa carrière ressemble d'ailleurs à un enchaînement de défis qui l’ont amené à atteindre le professionnel de la grande distribution qu’il est, lui qui a « démarré comme petite main dans les rayons d'un Euromarché (devenu Carrefour) à Aix-en-Provence dès l'âge de 17 ans », comme le présente La Tribune. « J'ai commencé dans l'ultrafrais, au rayon fruits et légumes », se souvient-il, avant de se voir « expatrié aussi bien en Grèce qu'en Italie, en passant par la Hongrie ou l'Allemagne », confie-t-il à la même source.
Désormais, Philippe Palazzi est aux commandes d’une tout autre locomotive : celle de ramener Casino à bon port. Vendredi 2 février, il a réuni son premier comité exécutif en secret chez le cabinet d’avocats White&Case, révèle La Lettre. Face aux futurs directeurs des finances, des opérations et de la communication, il a usé d’un ton franc, direct et autoritaire comme pour marquer sa détermination : « Vous étiez dans une barque sur le lac de Côme, il va falloir apprendre à pêcher au gros », a-t-il averti. Selon la même source, le futur DG de Casino a également précisé qu'il serait le seul autorisé à s'exprimer devant les médias dans les semaines à venir.