Pour le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, une remise en cause du plafonnement du prix du carburant par TotalEnergies n’est pas dans les anticipations du gouvernement. À cet effet, il a appelé les sénateurs à travailler ensemble pour trouver le dispositif le plus approprié à la taxe des superprofits.
TotalEnergies n'est pas favorable à l'idée de nouvelles taxations. En octobre 2023 déjà, le PDG de l'entreprise mondiale, Patrick Pouyanné, avait déjà brandi la menace de ne pas prolonger le plafonnement du prix du litre d’essence à 1,99 euro dans les stations du groupe pour cette année. Dans une interview accordée à Actu.Lyon, il avait prévenu : « Si l’État nous impose des taxes supplémentaires, nous réévaluerons cette mesure ».
Ce débat est relancé avec les nouveaux dispositifs de taxation sont en cours d'élaboration. En effet, Gabriel Attal a fait part, mardi à l'Assemblée nationale, de la formation d'un groupe de réflexion chargé de proposer une « taxation des rentes » dans les deux mois à venir. Le Premier ministre a précisé, le lendemain, qu'il s'agissait d'une « logique de taxation des rentes inframarginales d’énergéticiens ou de profits indus liés à la spéculation dans le cadre de l’inflation ».
Pas d'objection de TotalEnergies jusque-là
Ce qui ne met pas totalement TotalEnergies hors du champ de vision. En fait, en appelant les sénateurs à travailler ensemble pour trouver le dispositif le plus approprié, Bruno Le Maire souhaite avoir plus de souplesse des parlementaires pour entériner les réflexions engagées. Il voudrait, sans doute, arriver à un dispositif consensuel avec le groupe, particulièrement en ce moment où les prix à la pompe flirtent avec le 2 euros. Un seuil que l’enseigne mondiale s’est engagée à ne pas franchir. De plus, rien n’augure un renversement de situation, avec la persistance des conflits au Moyen-Orient et en Ukraine.
« C’est moi-même qui ai demandé sa prolongation en 2024 et je salue l’effort qui a été fait par Total pour maintenir ce plafonnement. C’est une sécurité absolument essentielle pour les automobilistes, en particulier dans les zones rurales », a déclaré le ministre de l’Économie, jeudi, lors d’une audition sur les obligations de TotalEnergies au Sénat. « Je souhaite évidemment que ce soit maintenu et que nous ne prenions aucune décision qui puisse remettre en cause ce plafonnement », avait-il ajouté.
Jusque-là, le patron de TotalEnergies n’affiche aucune objection au maintien du plafonnement des prix des carburants et voit même en ce dispositif une « bonne politique ». Il reste cependant à l’écoute des développements à venir, notamment concernant la taxation des superprofits et la « contribution temporaire de solidarité des raffineries ».