Les prix du pétrole ont enregistré une envolée sans précédent. Ils sont à leurs plus hauts niveaux depuis novembre 2022. Cela s'est directement répercuté sur prix des carburants qui augmentent de manière spectaculaire en France. Devant cette situation, des acteurs politiques et des citoyens ont appelé le gouvernement à mettre en place une nouvelle ristourne.
Le gouvernement, par la voie du ministre de l'Économie Bruno le Maire, ne veut pas entendre ni de ristourne ni de chèque carburant. Ce jeudi, malgré l'explosion des prix, ce responsable est resté droit dans ses bottes. Il persiste et signe : pas de nouvelle ristourne à la pompe, qu'il juge trop coûteuse. L'invitée de Franceinfo a, cependant, demandé au groupe pétrolier TotalEnergies.de prolonger le plafonnement du prix du carburant à 1,99 euro le litre dans ses stations au-delà du 31 décembre 2023.
« Je souhaite que TotalEnergies, qui a pris un engagement que je salue de plafonner les prix de tous les carburants à 1,99 euro jusqu'à la fin de l'année, prolonge ce plafonnement au-delà du 31 décembre 2023 », a-t-il déclaré. Le ministre veut donc s'en remettre à une entreprise pour garder les prix des carburants en dessous de la barre symbolique des 2 euros.
Exposition des cours des carburants : Le Maire s'en remet à TotalEnergies
Bruno Le Maire délègue donc le rôle de l'État à TotalEnergies. « C'est à Patrick Pouyanné (PDG de TotalEnergies, NDLR) de prendre la décision, mais je salue ce qui a été fait par TotalEnergies depuis plusieurs mois et je lui fais confiance pour qu'il prenne en considération les difficultés de nos compatriotes », a indiqué Bruno Le Maire qui a ajouté que « Total est le seul grand pétrolier français qu'il nous reste. Cela doit être un atout pas simplement pour la nation française en général, mais pour tous les automobilistes ».
Le ministre confirme donc la décision du gouvernement de ne pas venir en aide aux automobilistes malgré la flambée des prix des carburants. Et encore une fois, il a rejeté l'idée d'une nouvelle ristourne sur les carburants en la qualifiant de « triple aberration », se demandant : « Est-ce qu'on a véritablement envie de jeter l'argent par les fenêtres ? »
Le ministère, qui assure toutefois « comprendre à quel point » la flambée des prix des carburants pénalise les Français, explique que la remise à la pompe est une « aberration écologique » et « budgétaire parce que vous dépensez 12 milliards pour tout le monde, quel que soit le niveau de revenus, entre celui qui prend son SUV pour aller en week-end et celui qui prend sa voiture pour aller travailler »
. Il conclut que la mesure est également « une aberration diplomatique parce que cela veut dire que vous payez la diplomatie pétrolière de M. Poutine et de l'Arabie saoudite qui vise à réduire les volumes pour augmenter les prix ». Le ministre confirme donc le coût de cette mesure, alors que le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait démontré que l’évaluation de la ristourne sur les carburants à 12 milliards d’euros par le gouvernement, « c’est n’importe quoi, c’est un mensonge ».