À moins de quatre semaines de l’expiration de l’opération des carburants « à prix coûtant », le gazole et l’essence se maintiennent autour de 1,80 euro. Un prix jugé toujours assez élevé, mais tout de même loin du pic de 2 euros frôlé en septembre dernier.
Pour rappel, face à la flambée des prix aux stations-service, depuis le 29 septembre 2023, la grande distribution, qui a refusé de vendre à perte l’essence, a consenti néanmoins à vendre les carburants « à prix coûtant », alors que TotalEnergies avait retenu, depuis mars, le plafonnement de ses prix à 1,99 euro, sur demande du gouvernement. Depuis, une relative baisse des prix a été enregistrée, ce qui a permis aux automobilistes de souffler quelque peu.
Mais l’incertitude qui continue de peser sur le marché pétrolier mondial inquiète toujours. Particulièrement avec cette fin annoncée du carburant « à prix coûtant », au 31 décembre. En fait, les usagers redoutent que le répit ne soit que de courte durée. Il faut dire que le contexte qui a entouré la hausse des prix reste presque inchangé. Si les répercussions de la crise sanitaire allaient en s'estompant, l'impact de la guerre qui a éclaté en Ukraine est toujours persistant, avec cette inflation soutenue de 3,4% sur l’année en novembre. Et l'escalade du conflit au Proche-Orient laisse craindre le renouvellement des facteurs à l'origine de cette situation économique très contrariée, avec des perspectives peu encourageantes pour le marché énergétique dans son ensemble.
La hantise d'une évolution improbable du marché pétrolier et son impact sur les carburants
Actuellement, le prix moyen du litre d’essence est de 1,879 euro pour le sans-plomb 98 (soit 1,1 centime de moins sur une semaine), et de 1,811 euro pour le sans-plomb 95 E15 (soit moins 0,8 centime de moins sur une semaine). Le gazole est coté à une moyenne de 1,795 euro le litre (soit 1,8 centime de moins sur une semaine). En somme, des prix revenus à leurs niveaux du tout début de l’été dernier. C’est dire que malgré ces petites baisses, la hausse globale reste nette sur l’essence par rapport aux prix d’il y a une année. L'augmentation est de plus de 4,7% pour le sans-plomb 98 E5, de plus 4% pour le sans-plomb 95 E5, de plus 6,20% pour le sans-plomb 95 E10 et de plus 11,9% pour le bioéthanol E85.
L’évolution reste des plus improbables avec cette obscurité qui entoure le marché pétrolier même si, pour l’heure, la tendance est à la baisse avec un baril de Brent qui repasse sous les 80 dollars (78,18 dollars, lundi 4 décembre). Sauf que le prolongement de la guerre en Ukraine et au Proche-Orient risque à tout moment de refaire basculer le marché, déjà fragilisé par les réductions de production russe et saoudienne. Particulièrement avec ces annonces de plusieurs membres de l’OPEP de nouvelles coupes de production de pétrole pour 2024. Ces dernières ne devraient logiquement que renforcer la demande...