Carburants : cette possible taxe qui fait peur aux automobilistes

Le gouvernement envisage de supprimer l’avantage fiscal des carburants E10 et E85, entraînant une possible hausse des prix à la pompe.

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Automobiliste remplissant son réservoir de carburants
Carburants : cette possible taxe qui fait peur aux automobilistes | Econostrum.info

Le gouvernement envisagerait de supprimer l’avantage fiscal dont bénéficient les carburants SP95-E10 et E85 (superéthanol), provoquant une vive polémique. Ces carburants, considérés comme plus respectueux de l’environnement, sont aujourd’hui moins taxés pour encourager leur adoption. Si cette mesure se concrétise, elle entraînerait une hausse des prix à la pompe, pénalisant les automobilistes et la filière agricole.

Actuellement, le SP95-E10 et l’E85 bénéficient d’une exonération fiscale partielle, permettant aux consommateurs de profiter d’un prix plus attractif que les carburants classiques. Le SP95-E10, qui contient 10 % de bioéthanol, représente 60 % du marché des essences en France, tandis que le superéthanol E85, composé à 85 % de bioéthanol, atteint 6 % des ventes de carburants.

Si le gouvernement décide d’aligner leur fiscalité sur celle du SP95 classique, leurs prix augmenteraient, réduisant ainsi leur avantage économique. Pour les automobilistes roulant à l’E85, qui bénéficient actuellement d’un carburant deux fois moins cher que l’essence classique, cette hausse représenterait un surcoût important.

Une décision qui possède un impact négatif sur la transition énergétique et la production agricole

L’association Collective du bioéthanol, qui regroupe les acteurs de la filière, dénonce une décision qui irait à l’encontre des objectifs écologiques de la France. Elle rappelle que ces carburants permettent de réduire jusqu’à 70 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux carburants classiques. En 2023, leur utilisation a permis d’éviter deux millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions d’un million de voitures.

En supprimant cet avantage fiscal, l’État risquerait de freiner l’adoption des carburants alternatifs, alors qu’ils constituent une solution de transition en attendant le développement massif des véhicules électriques et hydrogène.

La filière du bioéthanol repose sur la production agricole de betteraves sucrières et d’amidon, majoritairement cultivés en France. Si la taxation venait à augmenter, les revenus des agriculteurs en seraient directement impactés. L’association souligne que cette mesure pourrait fragiliser l’ensemble du secteur agricole, à un moment où la France cherche à renforcer son indépendance énergétique et alimentaire.

La taxation des carburants SP95-E10 et E85 est en contradiction avec les engagements climatiques

Alors que la France est le premier producteur de bioéthanol en Europe, cette possible taxation semble en contradiction avec les objectifs de décarbonation fixés par l’Union européenne pour 2030, comme l’indique l’association Collective du bioéthanol à travers un communiqué. En alourdissant la fiscalité de ces carburants, le gouvernement risque de favoriser un retour vers les carburants fossiles, retardant ainsi la transition énergétique.

Si cette mesure se concrétisait, elle pourrait entraîner une levée de boucliers de la part des professionnels du secteur, des automobilistes et des écologistes, contraignant l’État à revoir sa position sur la question.

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