Carburants : bonne nouvelle, pas de hausse de prix pour le superéthanol E85 en 2026

la surtaxe prévue sur le superéthanol E85 ne verra pas le jour.

Publié le
Lecture : 2 min
E85
Carburants : bonne nouvelle, pas de hausse de prix pour le superéthanol E85 en 2026 - Crédit : Canva | Econostrum.info

Alors que le gouvernement cherche à combler un déficit budgétaire record, l’idée de taxer davantage le carburant E85, longtemps épargné par les hausses de fiscalité, avait semé le trouble jusque dans les rangs de la majorité. Le projet initial prévoyait d’augmenter progressivement la taxe sur ce biocarburant dès 2026, une mesure qui aurait eu un impact direct sur près d’un million d’automobilistes.

Le superéthanol E85, composé principalement d’éthanol issu de la betterave et du colza, séduit depuis des années par son prix très bas, autour de 0,70 euro le litre, soit près de 80 % de moins que les carburants classiques. Il équipe de plus en plus de véhicules grâce à des boîtiers de conversion agréés, dont bénéficient aussi les forces de l’ordre, après un appel d’offres remporté par l’entreprise FlexFuel pour équiper les véhicules de police et de douane.

Le gouvernement avait pourtant prévu, dans son projet de loi de finances, de supprimer progressivement les avantages fiscaux du E85. L’objectif était d’aligner sa taxation sur celle de l’essence traditionnelle, avec une hausse étalée sur trois ans. En 2028, la taxe devait atteindre plus de cinquante centimes par litre, contre douze actuellement, un changement qui aurait pratiquement doublé le prix à la pompe.

Mais face à la levée de boucliers des parlementaires, producteurs agricoles et professionnels du secteur, le projet a finalement été stoppé net en commission des finances.

Le Parlement fait marche arrière

Mardi 21 octobre, les députés ont rejeté la surtaxe du superéthanol E85, considérant qu’elle allait à l’encontre des engagements de la France en matière de transition énergétique et de soutien au pouvoir d’achat. Une vingtaine d’amendements, déposés par plusieurs groupes politiques, ont été adoptés pour préserver la fiscalité actuelle du biocarburant.

Les élus ont souligné l’incohérence d’une mesure qui pénalisait un carburant produit intégralement en France, alors même que l’État en fait la promotion pour ses propres véhicules. Certains ont évoqué une triple faute : écologique, car le E85 reste bien moins polluant que le diesel ou le sans-plomb ; économique, car il soutient une filière agricole et industrielle nationale ; et sociale, car il offre une solution abordable aux ménages modestes.

En abandonnant la surtaxe, l’Assemblée nationale envoie un signal fort, celui de maintenir une énergie plus propre et accessible dans un contexte où le coût du transport reste un enjeu majeur pour les Français. Le débat se poursuivra dans l’hémicycle, mais le sort du E85 semble désormais scellé. Le carburant conservera sa fiscalité avantageuse au moins jusqu’à la fin du quinquennat.

Laisser un commentaire

Partages