Depuis vendredi, la Russie a cessé temporairement ses exportations de carburants. Une décision qui risque d’impacter le marché mondial et les prix à la pompe en France.
Jeudi, le gouvernement russe avait annoncé avoir introduit « une interdiction temporaire sur les exportations d'essence » à compter du 1ᵉʳ mars. Une décision motivée officiellement par le souci de stabiliser les prix à la pompe sur le marché intérieur en cette « période de demande accrue liée aux travaux de printemps ». Ailleurs, certains voient en cette interdiction d’autres considérations qui en seraient à l’origine.
Des observateurs n'hésitent pas à faire le lien entre le contexte actuel en Russie, qui est à deux semaines à peine de l'élection présidentielle, et cette décision. Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), cité par Actu.fr, estime que « le pouvoir (russe, NDLR) veut tout faire pour éviter une quelconque pénurie dans le pays ». Car le cas échéant, cela ferait grimper les prix « et baisser la popularité des dirigeants ».
Quelles conséquences sur le cours mondial des carburants ?
Mais qu’en sera-t-il des prix en France ? Présentement, la décision russe ne semble pas avoir eu de répercussions sur le marché français, vu qu’aucun carburant russe n’est commercialisé sur le sol français depuis l’embargo européen sur le pétrole russe décrété.
Pour le moment, « les prix n’ont pas bougé », confirme Olivier Gantois. L’arrêt des exportations russes « ne devrait pas avoir de conséquence notable sur la disponibilité des produits pétroliers », rassure-t-il. Le président de l'IFIP met l’accent sur la part jugée inconséquente des exportations russes, soit 2,5 millions de barils par jour, par rapport à la consommation mondiale quotidienne, estimée à 100 millions de barils par jour.
Une probable hausse marginale ?
En fait, si Olivier Gantois évoque la demande mondiale, il n’est pas sans savoir que le cours reste mondial, même si l’embargo européen pour le pétrole russe reste toujours de mise. Cependant, une éventuelle hausse des prix sur le marché mondial n’est pas totalement exclue. « Comme tout événement, il pourrait y avoir une conséquence », concède d’ailleurs le président de l'IFIP.
Mais il se veut rassurant, car au pire, il anticipe une augmentation « marginale ». Pour appuyer sa perspective sans grande appréhension, il rappelle que « ce week-end, l’OPEP et la Russie ont reproduit leurs engagements de limitation de la production ». Pour lui, il s’agit d’un engagement conclu pour éviter un surplus pouvant entraîner une augmentation de l’offre et une baisse des prix. À l’inverse, si une augmentation de la demande est enregistrée, elle entraînerait une hausse des prix sur l’offre limitée…